Elle fut l’une des premières artistes à jouer sur la scène du nouveau Palais Omnisports de Paris-Bercy en 1985. Quarante ans plus tard, le lieu a changé et s’appelle désormais l’Accor Arena. Diana Ross a fait un pacte avec l’éternité pour briller de mille feux dans un show impeccable et un défilé de robes réservé aux divas de son rang.
Le public est venu en masse applaudir l’ambassadrice ultime de Motown, celle sans qui l’empire construit par Berry Gordy n’aurait pas été le même. Diana Ross sillonne les routes pour nous dire merci (Thank You, titre de son dernier album en date) et nous raconter sa vie. Après une intro/rétrospective de sa vie et de sa carrière en vidéo, les festivités commencent. Soutenue par un orchestre aussi complet qu’efficace, la reine apparaît enfin. Diana Ross est autant connue pour ses hits que pour son look et sa silhouette. À 82 ans, elle maintient les codes et les éléments qui ont construit la légende de Miss Ross, comme elle exigeait être appelée au zénith de sa carrière.
“I’m Coming Out” lance le bal et cimente d’emblée la communion entre Diana et son public. Les hits défilent : medley Supremes, duos légendaires interprétés ce soir en solo (“Ease on Down the Road” et “Endless Love”), sans oublier les hits composés par Ashford & Simpson (“The Boss), Nile Rodgers (“Upside Down”) ou encore Barry Gibb (“Chain Reaction”). Diana Ross donne le ton et se fend de quelques discours empreints de gratitude et de volonté de transmission. Elle en donne la preuve en convoquant sa fille, Rhonda, qui occupe la scène le temps de deux chansons, pendant que sa mère file en coulisses pour reprendre des forces.
Avec ses changements de costumes qui font office de feu d’artifice, Diana charme et envoûte l’audience avec sa gestuelle et sa voix inchangées avec le temps (et ce malgré les soutiens de bandes playback à quelques moments du show). On la comprend et on relit sa vie lorsqu’elle nous sert les chansons thèmes des ses films (“Don’t Explain”, “Do You Know”). Ses projets cinématographiques n’ont peut-être pas marqué l’histoire du cinéma, mais son répertoire, décliné dans ce show classieux et sans fioriture long de deux heures, a marqué plusieurs générations, toutes réunies ce soir à l’Accor Arena.
Les années passent et les légendes disparaissent : Marvin Gaye, Michael Jackson et tant d’autres. Diana Ross, on le comprend encore mieux ce soir, est, avec Stevie Wonder, l’ultime taulière d’un monde qui disparaît et à qui une génération doit beaucoup de choses. Avant Beyoncé, SZA et bien d’autres, il y avait Diana, la diva “supreme”, la première entrepreneuse afro-américaine qui a su s’imposer et durer dans une industrie féroce. Mais pour la belle octogénaire, ces combats font partie du passé. L’heure est à la célébration tranquille d’une carrière qui ne semble finalement pas avoir dit ses derniers mots. Merci Diana.
Richard Lecocq
Set List
- I’m Coming Out
- More today than Yesterday
- Supremes Medley : Baby Love / Can’t Hurry Love / Keep Me Hanging Out / Come See About Me / Stop in the name of love / Touch me I the morning
- I’m still waiting
- Chain reaction
- Voice of the Heart
- He Lives in You
- Don’t Explain
- Love Hangover
- Take Me Higher
- Home
- Ease on Down the Road
- The Boss
- Endless Love
- Reach out and Touch
- Amazing grace
- Upside Down
- If We Hold on Together
- Tomorrow
- Count on Me
- Rhonda Ross set
- Just in Case
- If the World Just Danced
- Who Do Fools Fall in Love
- Do You Know / Ain’t No Mountain High Enough
- I Will Survive
- Best Years of My Life
- Thank You