Live Report

Live Report : Ed Motta, Paris (Duc des Lombards) 07/10/2013

Set 1

Gargantuesque ! Non pas le set de 80 minutes montre en main, mais le personnage. Ed Motta, l’exceptionnel artiste brésilien et neveu de Tim Maia est venu défendre son dernier album AOR au Duc des Lombards. Son set (le troisième d’une série de huit) comprend une majorité de titres d’un LP paru en deux versions (brésilienne et anglo-saxonne) et s’achève avec « Colombina »,  tiré d’As Segundas Intenções (2000). Chaque morceau est ponctué de savoureux commentaires sur notre gastronomie française (il raffole de l’os à moelle dont il pourrait avaler huit de suite, de Maroilles, Pouilly Fussé…). Pour ce concert, Ed Motta s’est entouré de musiciens berlinois, le bassiste et l’excellent claviériste du batteur Miguel Caisas et de son éternel comparse, le très talentueux Paulinho Guitarra à la guitare. Le clou du spectacle revient au solo d’Ed à la basse/batterie/keyboards/beatbox effectués avec sa seule voix. Epoustouflant. Autres moments délectables,  ses apartés sur Barry  Manilow (artiste sous-estimé selon lui), une reprise de Steely Dan, son envolée sur le « Love Boat » et ses souvenirs d’enfant grassouillet imitant la voix d’ET et de Dark Vador… Hier soir,Ed Motta nous a conquis  grâce à sa virtuosité vocale, sa musicalité emplie de funk et de groove, sa généreuse humilité et son humour dévastateur.

Catwoman

Set 2

« Adolescent, je croyais que John Travolta chantait « How Deep Is Your Love » », avoue Ed Motta avant de se lancer dans une version a capella du classique des Bee Gees devant une assemblée composée, en partie, de compatriotes étonnamment placides. Calé derrière son Fender Rhodes, le neveu de Tim Maia se moque sans complexe de son obésité et évoque pêle-mèle l’andouillette 5A, le vin de Bordeaux , E.T. l’extraterrestre, la série Magnum et le cinéaste Eric Rhomer . Ces anecdotes souvent savoureuses étirent un set serré comme un arabica du brésil, au cours duquel Ed Motta revisite son imposant répertoire en version edit, s’autorisant ça et là quelques sorties de piste à la Bobby McFerrin. Epaulé par un quartet élégant mais trop poli pour mettre le feu au Duc des Lombards, il multiple les citations et plonge à l’envie dans les seventies avant de ponctuer son tour de chant par « Living Inside Myself », un titre écrit en 1981 par l’élégant Gino Vannelli.

Donny Pitts

1 Commentaire

  • J’étais au premier set dimanche soir. On a eu le droit aux anecdotes sur l’andouillette, à la session beat box et au rappel de Gino Vanelli. Beaucoup d’AOR, un peu de Dwitza et de Poptical. Et beaucoup de bonne humeur. Le guitariste est bien mis en avant (comme la guitare en général sur l’album AOR). Le reste du groupe plus discret mais efficace.