Le dernier volet de la série Soul Power ! retrace l’épopée de la soul de 1992 à nos jours avec notamment l’arrivée de la nu soul dans le courant des années 90. « La nu soul, c’était extraordinaire » se souvient le journaliste Nelson George. « Un son mêlant le hip-hop au genre des années 70, justement ce que le hip-hop samplait. Toute une bande d’artistes incroyables a émergé en même temps : Erykah Badu, Maxwell, D’Angelo ou Bilal« . L’année 2000 marque l’apogée de la nu soul avec l’enregistrement des albums Mama’s Gun d’Erykah Badu, Voodoo de D’Angelo et 1st Born Second de Bilal.
« Pour l’enregistrement de l’album de Bilal, on avait réservé le dernier étage des studios d’Electric Ladyland à New York pour deux mois. » se rappelle le pianiste et ami du chanteur Robert Glasper. « Pendant cette période, Erykah occupait l’étage intermédiaire et au rez de chaussé il y avait D’Angelo. Pendant un mois au deux, on y était tous en même temps. A l’époque, je ne réalisais pas que j’assistais un moment historique. D’Angelo est une figure importante, il a été organiste d’église et même chef de chœurs. Il joue exactement comme il chante, son jeu a façonné le son de la nu soul avec celui de James Poyser ».
Cet ultime épisode s’intéresse aussi au retour de la soul sixties avec des artistes comme Sharon Jones, Charles Bradley et une certaine Amy Winehouse. « Elle avait compris la musique noire » explique le guitariste Al McKay. « Une musique puissante et de magnifiques mélodies. » Pour Glasper, la musique d’Amy « était une autre forme de nu soul, elle y a ajouté une touche old school mais aussi hip hop ». « Son écriture était influencée par le hip hop et par le jazz et elle jouait très bien de la guitare » note de son côté le guitariste Tom Brenneck qui joue sur l’album de la chanteuse Back to Black. « Love Is a Losing Game » est ma chanson préférée d’Amy. Je suis vraiment fier d’avoir écrit et jouer la partie guitare. » Un documentaire passionnant à revoir dans la vidéo ci-dessus.
