Avec sa voix de crooner aguerri, son jeu de guitare tight, son look irréprochable et sa gueule de gangsters des bas-fonds londoniens, James Hunter possède tous les atouts du revivalist soul aussi attachant que crédible. Dans Minute By Minute, son cinquième album crédité cette fois au James Hunter Six, l’ancien bras droit d’Aretha Franklin, Etta James et Van Morrison s’est acoquiné à un autre spécialiste de la soul vintage sur mesure : Gabriel Roth, le producteur en chef des confections Daptone. Le résultat, enregistré en studio dans les conditions du live, ne peut que séduire : on y trouve aussi bien des embardées Motowniennes (« Chicken Switch ») et des ballades les yeux rouges à six heures du matin (« If I Only Knew ») que des mambos lascifs (« Heartbreak ») et des pièces en big-band semblant venir tout droit du Club Copa Cabana circa 1966 (« The Gipsy »). Un disque à l’ancienne, donc, mais dans le bon sens du terme.
Jacques Trémolin