« I’m Torn Up », le titre d’ouverture du premier album de St. Paul & The Broken Bones, séduit par sa promesse d’une soul dramatique sertie d’une production certifiée Muscle Shoals. Originaire de l’Alabama, Paul Janeway, alias St. Paul (à ne pas confondre avec le chanteur péroxydé de The Family) a grandi au son du gospel et vénère, d’après sa bio, Otis Redding, James Carr et OV. Wright. Ainsi soit-il, car passée sa séduisante entrée en matière, Half the City s’enlise dans une rétro-soul prévisible capable de faire passer Lee Fields, Charles Bradley et Eli Paperboy Reed pour des chantres de l’innovation.
En dépit du registre vocal satisfaisant de St. Paul (un peu d’Otis pour les morceaux rapides, beaucoup d’Al Green pour les ballades), les compositions se contentent de singer les grands moments du binôme Stax/Motown avec pour seule issue l’éventuelle garantie de performances live qu’on devine électriques. À quand un moratoire sur les disques de soul néo-vintage ?
Jacques Trémolin
St. Paul & The Broken Bones Half the City (Single Lock Records/Differ-Ant). Disponible en CD et digital le 12 mai.