Crashin’ For Passion, l’ultime album studio de Betty Davis enregistré en 1979, sera disponible pour la première fois officiellement en vinyle et CD le 17 novembre avec l’accord de la chanteuse disparue l’an dernier.
En 1979, lorsque Betty Davis entre dans un studio de Los Angeles pour enregistrer son cinquième et dernier album, elle vient d’essuyer une série de revers. Trois ans plus tôt, après l’enregistrement de son quatrième album, Is It Love Or Desire, Davis a été exclue de son label et l’album a ensuite été mis de côté. En 1978, son groupe bien-aimé, Funk House, s’est séparé. À la recherche d’un nouveau départ, Davis s’installe à Hollywood pour se concentrer sur l’écriture de chansons. Très vite, le manager britannique Simon Lait (Toni Basil) lui propose de financer son prochain projet.
Avec une vigueur renouvelée, Davis retrouve Carlos Morales, l’ancien guitariste de Funk House, et réunit des vétérans de l’industrie comme le batteur de fusion Alphonse Mouzon et le bassiste de séances Chuck Rainey. De vieilles amies, Anita et Bonnie Pointer (The Pointer Sisters) et Patryce « Choc’let » Banks (Graham Central Station) ainsi que la légende de la Motown Martha Reeves, se joignent à Davis au chant. L’album qui en résulte, Crashin’ From Passion, est le plus diversifié musicalement, mélangeant des éléments de reggae et de calypso (« I’ve Danced Before »), de jazz (« Hangin’ Out in Hollywood », « Tell Me a Few Things »), de synth-pop sombre (« She’s a Woman »), et même de disco (« All I Do Is Think of You »).
Parmi les quelques titres funk de l’album figure « Quintessence of Hip », dans lequel Davis salue des musiciens comme Bob Dylan, Billie Holiday, Stevie Wonder et John Coltrane, tout en intégrant habilement des éléments de leur travail. La chanson offre également un moment de grande vulnérabilité, lorsqu’elle chante : “Isn’t rich? Isn’t it queer? Losing my timing so late in my career.” Cette phrase s’avérera prophétique dans les mois qui suivront.
Le processus de mixage s’est embourbé dans des divergences artistiques, puis a été interrompu par la mort du père de Betty Davis Davis. Dépitée et exaspérée, elle rentre chez elle pour les funérailles, et marque le début de sa retraite de l’industrie musicale. Crashin’ From Passion, quant à lui, a été oublié pendant 15 ans et a fait l’objet d’une licence pour une sortie en CD uniquement, sans le consentement de Davis, dans les années 1990. Cette édition 2023 de l’album proposée par le label Light In The Attic, réalisée avec l’entière approbation et la coopération de Betty Davis, marque sa première sortie officielle et sa toute première sortie en vinyle. L’emballage a été conçu par Masaki Koike, artiste lauréat d’un GRAMMY®, tandis que la pochette de l’album présente une incroyable photo de Betty prise à Londres au milieu des années 1970 par la célèbre photographe Kate Simon.
Crashin’ From Passion a été remasterisé par l’ingénieur Dave Cooley, nommé aux Grammy Awards, chez Elysian Masters, et pressé sur vinyle chez Record Technology, Inc. (RTI). Le livret comprend de nombreuses photos rares d’époque, des paroles et de nouvelles notes de l’auteure, ethnomusicologue et amie proche, Danielle Maggio, qui intègre les entretiens qu’elle a menés avec Betty Davis avant son décès.
En parallèle, la collection de rééditions vinyles comprendra également Betty Davis (1973), They Say I’m Different(1974) et Is It Love or Desire? (2009).