Quatre ans après un comeback scénique en demi-teinte, Shuggie Otis retrouvait Paris mercredi soir dans un New Morning sold-out. Le public est étonnement jeune – vu un T-shirt Tame Impala dans la fosse – pour la première de la nouvelle tournée européenne de l’auteur du miraculeux Inspiration Information. C’est également sur la bonne foi de Live in Williamsburg, un solide album en public paru en 2014, que certains espèrent entrevoir le génie furtif du rejeton de Johnny Otis.
Hélas, quelques minutes après la fin de balances interminables, Shuggie Otis et sa nouvelle formation, dont font partie ses deux fils à la batterie et la basse, monte sur scène et découvre que sa guitare ne fonctionne pas. Gag involontaire et premier incident d’une soirée placée sous le signe de l’amateurisme et de l’approximation. Après un « Tryin’ to Get Close to You » chaotique et un « Island Letter » massacré par un forcené du slap et un saxophoniste en manque de ventoline, l’Hidalgo à la voix frêle assomme l’auditoire avec deux blues niveau tremplin rock associatif (« change de main ! », entend-on au fond de la salle au cours d’un solo pentatonique particulièrement discutable).
Ainsi se poursuivra une soirée qui, on ne sait trop comment, évoque le souvenir pénible d’une autre débâcle : celle de Terence Trent D’Arby (pardon : Sananda quelque chose) et ses stagiaires transalpins à La Maroquinerie, au mitan des années 2000. Triste.
Photos: Patrice Guino