Du premier rang au dernier balcon de la magnifique Seine Musicale de Boulogne, le vaisseau amiral d’Herbie Hancock a de l’allure lorsqu’il prend la mer devant une salle comble acquise à sa cause. Son groupe d’épées composé de fidèles à leur patron depuis des années (Vinnie Colaiuta, batterie, James Genus, basse et le guitariste Lionel Loueke) a été récemment renforcé par le multi-instrumentiste californien Terrace Martin, producteur à succès de Snoop Dogg à Kendrick Lamar.
Lors de la présentation de ses musiciens, le caméléon du jazz en fait d’ailleurs des tonnes sur sa nouvelle recrue, « un gars qui sait presque tout jouer, même du synthétiseur Kronos ». Mais comme c’est le cas au PSG, l’assemblage de bons joueurs ne fait pas forcément tout, d’autant plus que le capitaine semble peu inspiré dès l’entame, avant de se débattre avec un vocoder récalcitrant.
Poussif, le concert s’enlise gentiment mais sûrement alors qu’Herbie Hancock puise largement dans son répertoire des seventies. Les classiques s’enchainent, mais l’ennuie guette et les déambulations synthétiques du quintet sonnent creux. La version XXL de « Chameleon » est à l’image du reste, sans âme. Polis, les 3800 spectateurs font la claque entre chaque morceau mais restent assis. Un rendez-vous manqué.
Setlist (prise sur scène)
- Overture
- Actual Proof
- Come Running
- Secret Sauce
- Cantaloupe
- Chameleon