« Bienvenue dans le monde de le P-Funk », proclame Michael Clip Payne dans un français hasardeux en ouverture de l’avant-dernière date française de la tournée 2013 de Parliament/Funkadelic. Étrangement programmé entre l’indie-pop de Two Door Cinema Club et l’electro-disco de Breakbot, George Clinton, en chemise vichy et canotier, a profité de l’heure contractuelle allouée pour convertir 3000 post-adolescents à la forme la plus débridée du funk cosmique. Sans la moindre sommation, « Flashlight » ouvre le set, suivi d’un « Not Just (Knee Deep) » accompagné d’un orage de courte durée. Le seul bug de la soirée, incomparable à l’explosion de la sono du Trianon trois jours plus tôt. Insensibles aux éléments, les festivaliers portent en triomphe Mary Griffin et sa reprise du « Crazy » de Gnarls Barkley (selon nos prévisions, les P-Funk All-Stars devraient reprendre « Get Lucky » en 2023). La folie toujours, quand un jeune couple s’adonne aux joies de l’aquaplanning sur la pelouse bâchée du Stage Aguilera tandis que les choeurs tribaux de « Night of the Thumpasaurus People » repoussent l’orage landais.
Plus tôt dans l’après-midi, une version titanesque de « Standing on the Verge of Getting It On » avait accueilli l’envoyé spécial. « Atomic Dog » clôture l’heure de concert lorsque George Clinton, faisant fi du planning de la soirée, choisit de déborder son temps d’antenne avec un défenestrant « Alice in My Fantasies » au cours duquel Ricky Rouse nous refait Jimi à Berkley. Cut au bout de 70 minutes et ovation vibrante des teufeurs biarrots. » Ce n’est pas en passant toute la journée A Love Supreme que les filles de 16 ans vont se précipiter sur les disques de Coltrane « , expliquait Don Was au début du siècle. Certes, mais elles continueront encore longtemps à s’éclater aux concerts de P-Funk.
Setlist
- Flashlight
- Not Just (Knee Deep)
- Crazy
- Tear the Roof Off the Sucker (We Want the Funk)
- Night of the Thumpasaurus People/Bounce to This
- Atomic Dog
- Alice in My Fantasies
Vu le lendemain à Carcassonne, et comment dire… Un joli foutoir d’à peine une heure, entre des vacanciers en short qui pestaient contre la foule tendue à la verticale (pas moyen de regarder correctement un spectacle de musique exotique assis, un monde !), une sono désastreuse où seuls semblaient s’échapper des ampli les deux cuivres (le reste, de la bouillie), une setlist un rien chiche (la cover de « Crazy » faisait figure d’énigme) et des musiciens complètement désintéressés par leur sujet. Seul George semblait conscient qu’il y avait un show à assurer ce soir-là. Quelle drôle d’idée aussi de programmer sur une même affiche les Blues Brothers, sympathiquement sympathiques, mais décidément plus dans l’esprit « vacances, j’oublie tout » qui flottait dans l’air ce dimanche de juillet.