Quelques inquiétudes quant au remplissage de la salle à l’arrivée, mais, comme d’habitude les parisiens aiment bien arriver en retard ! Finalement une audience qui a permis à Charlie Wilson et son groupe d’imaginer pouvoir revenir faire le show l’an prochain. Pourquoi show ? Parce que ce n’était pas un concert ! Comme nous le soupçonnions depuis le visionnage de son apparition aux BET Awards il y a une paire de semaines pour son ‘Lifetime Achievement Award’, l’homme est vraiment sur une trajectoire ascendante avec cette nouvelle carrière à 60 ans passés (plus à lire là-dessus dans le prochain numéro de FUNK-U Mag).
Une entrée en scène tonitruante avec le chanteur-choriste qui traverse la scène avec un fanal lumineux type chef de gare… On entend résonner les ‘tchoo tchoo’ qui annoncent qu’il va être temps de monter dans le wagon. Charlie, entouré de 4 danseuses (deux blanches et deux noires) qui portent des lampes frontales, déboule dans un grondement assourdissant de la salle. Les santiags et Stetson du Gap Band sont bien remisés au placard depuis longtemps et ses costumes sont faits sur mesure. « Party Train » entame de manière imparable ce qui va rester longtemps dans les mémoires.
D’abord, on compte sept excellents musiciens, dont deux se détachent plus du lot grâce à leur présence : un saxophone tout de rouge vêtu, a qui est dévolu la lourde tâche de maintenir le public chaud par des soli énergiques en arpentant la scène tel un derviche tourneur sous acide, les yeux fermés, tandis que Charlie part souffler quelques instant et changer de tenue. L’autre est le bassiste (qui joue aussi –et comment !- du synthé-basse) qui hoche de la tête à se faire mal au cou avec un groove monumental. Avec son crâne rasé et sa barbiche façon Méphistophélès, il est tout simplement un point d’ancrage visuel imparable.
Tous sont habillés de costumes de couleurs spécifiques, de chemises en satin et de cravates du même tonneau, le tout savamment coordonné avec des chaussures (Van’s) forcément faites à l’unité pour le groupe car de l’exacte couleur du costume, y compris la bordure des semelles qui d’habitude reste blanche! Pour le costume à sequins de Charlie les Van’s subissent le même traitement se voyant parés des mêmes petits brillants ! Pendant ce temps Charlie chante et danse comme un type de 20 ans malgré la chaleur infernale. Le début du concert promet de l’asphyxier totalement car on enchaîne avec le magnifique « Beautiful », le morceau de Snoop où il figure avec Pharrell Williams.
Tout çà s’enchaîne sans répit et on revient dans le répertoire de GAP avec « Early In The Morning ». Tout le groupe est en fusion et il n’y a pas un temps mort, les filles sortant et rentrant au fil et à mesure des morceaux… Malgré les ventilos placés sur les côtés de la scène, on se demande comment Charlie peut tenir alors que dans la fosse nous sommes déjà des éponges. Heureusement, on a installé un petit tabouret devant les percussions pour lui permettre de s’assoir quand il tente de s’éponger avec une serviette. Il me confiera après le show qu’il avait été quasiment au point de rupture par moment. (NDR : A quand des installations de clim correctes dans les salles de spectacles car c’est aussi embêtant pour les artistes que le public surtout avec un mois de Juillet comme celui-ci). Les hits s’enchaînent comme des perles, « Let’s Chill », « Burn Rubber », et une reprise terrible de « Doo Wah » de Zapp avec un Charlie qui sort un harmonica de sa poche devant un parterre qui rugit de plaisir ! Avec tout ce qu’on a vu j’ai un peu perdu le fil des choses mais à l’occasion d’un morceau, les lumières s’éteignent soudain et tous les costumes du groupe ainsi que celui de Charlie et ses danseuses se surlignent de Led de couleurs le long des pantalons, vestes et tour de chapeaux. Un effet génial qui reçoit une nouvelle fois l’approbation sonore du public ! STOP ! 8 morceaux d’affilée à un rythme effréné risquent d’avoir raison de l’infatigable Charlie, puis on arrive dans la partie slow du show. C’est là que les fans de R&B vont se déchaîner, notamment un groupe de filles auquel il va s’adresser quasiment les yeux dans les yeux déclenchant un début d’hystérie ! La serviette trempée de sa sueur qu’il leur donne sera probablement mise sous cloche le soir même sur la cheminée du salon !
Ses plus gros hits y passent, « All I Have », et celui qui fait référence aussi avec ce clin d’œil à lui-même « Last Name Wilson ». Les danseuses apparaissent avec des voies plissés géants qu’elles déploient avec grâce, ou bien viennent sur scène en robes longue blanches, avec des violons blancs en mimant les arrangements de cordes (de manière fort convaincante, toutes avec les mêmes mouvements d’archet et des doigtés qui feraient illusion). Hélas, l’une d’entre elles perd le chevalet de son violon, mais sans se départir de son calme finit le morceau comme si de rien n’était.
« You Dropped The Bomb On Me » annonce la reprise des hostilités et Charlie tout juste remis et séché, magnifique dans son 4ème costume de la soirée, va devoir à nouveau mettre le feu. Ce qu’il va s’attacher faire jusqu’à la fin du spectacle. A un moment, il demande au public de crier à se faire péter les cordes vocales pendant une minute et prend même le top à sa montre ! Le dernier titre est le préféré de tous les Gapbandistes ( !), le classique des classiques « Outstanding ». Inoubliable dans la précision, la musique (j’ai oublié de parler de la balance qui là où je me trouvais frisait la perfection), les costumes et accessoires divers. Le vrai ‘entertainment’ à l’américaine dans tout le sens ébouriffant du terme. On n’avait pas non plus vu ce type de spectacle depuis le décès de l’infortuné Roger Troutman et Zapp.
Evidemment, Charlie Wilson ne pouvait pas s’en aller sans faire le rappel qui tue avec ‘Oops Upside Your Head’ ! Un des classiques de soirées funk, même 34 ans après sa sortie ! Deux kids monteront sur scène avec une toile grand format peinte avec Uncle Charlie et les deux garçons. Peut-être sur un malentendu (qu’il réalisera plus tard dans sa loge), il pense que c’est un cadeau et son assistant s’empresse de le rouler et de l’emporter… La question de savoir si c’était un gift ou bien juste un moyen pour que les enfants fassent la bise à Oncle Charlie sur scène pour repartir avec leur peinture reste en suspens !
Charlie Wilson a vraiment tout donné hier et a reçu un accueil à la mesure de sa générosité. Il a demandé si ceux qui étaient là hier étaient prêts à revenir le voir l’an prochain. La réponse a été un grand oui, il a alors demandé à chacun de prévenir deux ou trois de leurs amis pour qu’ils les accompagnent la prochaine fois. Je ne peux pas parler pour les autres, mais j’en emmènerai plus que trois ! Nous sommes tous les neveux d’Uncle Charlie depuis hier et nous sommes en mission pour le faire savoir !
Blaise « Wonder » B.
Setlist :
- Party Train
- Beautiful/My Baby
- Early In The Morning/ Signs
- Let’s Chill
- Burn Rubber/Doo Wah
- All I Have
- Last Name Wilson
- There Goes My Baby
- Drop The Bomb
- You Are
- Yearning
- Outstanding
Un show à l’américaine, avec ses costumes et ses chorés parfois un peu kitsch, mais une superbe énergie. Vocalement, Charlie n’est jamais pris en défaut. L’entrée bulldozer mélant succès Funk & R&B en mode radio edit était imparable et a suffi à embarquer le public (ALL ABOARD !). La fin du concert est tonitruante. On a même le droit au titre « Bound 2 » extrait du dernier Kanye West avant le rappel. Quasi acappela, son interprétation m’a fait oublié la rudesse du dernier album du Yeezus. 2 regrets : j’aurais aimé entendre davantage les musiciens, et pas de « Humpin » ?
Excellent show !
Un concert d’une rare intensite. Du Grand Charlie!
Meme mes kids sont Fans. La toile etait d’eux!
Blaise, tres bon papier! Merci.
je souhaite un prochain de charlie wilson a paris a la salle thrianon pour n2014 son concert en 2013
était vriament une réussite. on compte sur vous merci d’ avance.