Billy Cobham, toujours très »thankful » de pouvoir encore se produire, a vu grand en cette soirée du 7 mars au New Morning. Accompagné de cinq musiciens – deux claviers (le discret Steve Hamilton et l’explosive Camelia Ben Naceur), une guitare caméléon digne d’un John McLaughlin (Jean-Marie Ecay), une basse à la force tranquille (Michael Mondesir) et d’un violon (Christophe Cravero), le batteur n’a qu’un but : survoler tous les univers que son jazz en (e)fusion a pu fréquenter. Fort heureusement, c’est surtout vers les grooves funky qu’il tire les improvisations. Deux morceaux seulement après un départ en trombe, il lance un « Stratus » ultra-énergique qui laissera ensuite place à deux titres placés sous le signe du Mahavishnu Orchestra. La salle se calme, le clavier dresse ses nappes et le jeux fourni mais pas fouillis de Cobham décolle un peu du fond du temps. Mais ces envolées portées par le violon ne dureront pas bien longtemps.
Après le break de rigueur au New Morning, Cobham revient avec un solo pour faire remonter lentement la température avant d’exploser sur « Two for Juan ». À partir de là, c’est pilote automatique, le groove est revenu, le jeux d’Ecay brille, le rhodes rôde et Cobham dirige le tout d’une frappe de maître. L’ambiance « Funky Thide of Sing » plane jusqu’au final, un »Red Baron » au riff tiraillé entre la basse ronde et la guitare rutilante, que le groupe aurait pu jouer jusqu’au petit matin. Ça n’aurait pas été le public qui se serait plaint.
Setlist
- Poueqrangtes
- Cat in the Hat
- Stratus
- A Days Grace
- Sweet Bocas
- Two For Juan
- Obliquely Speaking
- Crosswinds
- Skeleton Coast
- Red Baron