Annoncée comme l’une des dernières vraisemblables excavations des archives studio « exploitables » de Jimi Hendrix, People, Hell & Angels se penche sur les créations post-1968 du gaucher de Seattle. Une période bénie pour les amateurs du Hendrix groovy, alors tiraillé entre ses origines R&B et les explorations fusionnelles du Band of Gypsys. Néanmoins, cette compilation fourre-tout désarçonne en mélangeant des prises inférieures de titres connus (« Earth Blues », « Hear My Train A Comin’ », « Izabella ») et quelques stupéfiantes prises soul-funk. La chevauchée Stax de « Let Me Love You », enregistrée avec Lonnie Youngblood en 1969 brille dans ce registre aux côtés de « Mojo Man », une collaboration avec les Ghetto Fighters et certainement la plage deep funk de référence du catalogue Hendrixien. L’ensemble reste toutefois frustrant, à l’image des 1’42 de « Villanova Junction » proposée à la place de la titanesque version des 27 minutes disponible sur plusieurs bootlegs. Hendrixus interruptus !
Jacques Trémolin