Difficile de suivre l’évolution musicale de Jamie Lidell tant il s’amuse à brouiller les pistes. Après un Compass soul-pop très moyen, il a choisi d’enregistrer seul, chez lui, à Nashville. En épurant son travail pour se concentrer sur ses influences multiples, le britannique signe son disque le plus personnel. Jamie Lidell drague toujours la soul et le funk, mais rappelle aussi ses débuts en injectant une bonne dose d’électro. Le chanteur-musicien-producteur sert alors un groove froid, dopé de basses lourdes jouées au clavier et foisonnant de sons électroniques. Il parvient à donner une âme aux machines, à la manière d’un George Clinton ou d’un Prince, qu’il cite d’ailleurs parmi ses premières inspirations pour ce disque, et rappelle qu’un homme se cache invariablement derrière ces instruments. Sans rompre réellement avec ses prédécesseurs – ils ont en commun un sens de l’arrangement affûté, cet album est surtout une suite de Multiply et When I Come Back Around, qui trouve ici un écho des plus aboutis.
Noé Termine