En 2001, Zak Najor, batteur et initiateur du projet Zbonics, réunit en studio un all-star band et enregistre un album jazz-funk soulful et intemporel. Douze ans plus tard, Time To Do Your Thing ressurgit des presses et révèle les premières séances d’une future vedette, un certain Gregory Porter.
Funk★U : Quelle est l’origine du nom Zbonics ?
Zak Najor : Il vient du terme Ebonics, qui est la contraction d’Ebony et de Phonics. J’ai choisi le nom Zbonics car mon prénom est Zak, et parce que je pensais que c’était un moyen astucieux de véhiculer l’idée que ce nom désignait ma musique en même temps que mon langage. De plus, comme ma musique est très proche de la soul, du jazz et du funk, des musiques associées généralement à la communauté afro-américaine, ce nom évoque instantanément la couleur de ma musique.
Quand et comment le groupe s’est-il formé ?
En 1997, je possédais un enregistreur analogique 12-pistes dans mon garage. Des musiciens locaux de San Diego, dont Gregory Porter, sont passés pour enregistrer des voix, des percussions, des guitares, des claviers etc… En gros, Zbonics a démarré comme un projet studio réunissant des musiciens variés et le groupe, qui comprenait également Melvin Sparks et Karl Denson (saxophoniste de Lenny Kravitz NDR), est né lors de ces sessions.
À quand remontent les séances de Time to Do Your Thing ?
Au cours de l’été 2001, Justin Prizant, du label Session Resurection Records, m’a contacté car il voulait produire un album où je jouerais de la batterie. Jusque là, j’avais enregistré plusieurs sessions live et j’avais envie de travailler sur des disques plus produits. En d’autres termes, au lieu de participer à des séances de 4 ou 6 heures, je voulais vraiment participer à un vrai album studio conçu dans la durée et dont la qualité serait intemporelle. Nous avons enregistré les parties de batteries à l’automne 2001, puis le reste des instruments dans l’année qui a suivi.
Quelles sont vos principales influences musicales ?
La soul music, principalement. J’adore Curtis Mayfield, James Brown et Earth Wind & Fire. Je suis un grand fan de Wayne Shorter.Du côté du funk, j’admire Bootsy Collins et son Rubber Band.
Pourquoi avoir intitulé cet album Time to Do Your Thing ?
C’est le titre d’une composition d’EddieHarris que nous reprenons sur cet album. Ironiquement, c’était la première fois que j’avais eu l’occasion de faire « mon » truc (« my » thing). Jusque là, j’avais participé à de nombreux projets sans pouvoir exprimer ma vision artistique et musicale. Cet album m’a permis de le faire, et le titre de ce disque est aussi une revendication.
Qu’a apporté Gregory Porter à ce projet ?
« Issues of Life » est la première chanson sur laquelle nous avons travaillé tous les deux. J’avais déjà composé l’instrumental et enregistré la musique avant notre rencontre. Lorsque nous nous sommes retrouvés en studio, j’ai fait écouter la musique à Greg en lui décrivant ma vision et le sens des paroles. Il a su s’inspirer de sa propre expérience pour raconter une histoire qui nous par le à tous les deux.
Une tournée est-elle envisageable ?
J’adorerais revenir en Europe. J’y ai passé beaucoup de temps avec les Greyboy Allstars au milieu des années 1990 et j’ai été très impressionné par la culture et la musicalité des gens que j’ai rencontré. Je ne sais pas quand je vais pouvoir revenir, mais que Dieu fasse que ce soit le plus vite possible (rires) !
Propos recueillis par Jacques Trémolin
Zbonics Time to Do Your Thing (Membran/Harmonia Mundi/Believe Digital). Disponible le 4 juin en CD et digital.