Originaires de San Francisco, les Monophonics ont choisi d’incorporer une touche de psychédélisme dans leur funk dangereusement électrique. Devenue depuis peu le backing-band de Ben L’Oncle Soul, la formation californienne passera le 16 juillet dans la capitale pour un show unique au Nouveau Casino, deux ans après une première venue très inspirée au même endroit.
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Funk★U : Les Monophonics se sont formés en 2005. Comment vous êtes-vous rencontrés ?
Kelly Finnigan : Ryan Scott (cuivre), Ian McDonald (guitare) et Austin Bohlman, notre batteur, se sont rencontrés au lycée. Ils avaient leurs groupe, et moi j’avais le mien. Ces deux groupes n’ont pas duré, et on a fini par se mélanger pour devenir les Monophonics quand je suis arrivé vers 2009.
Quelle est la moyenne d’âge du groupe ?
Kelly Finnigan : À 33 ans, je suis le plus vieux du groupe, dont la moyenne approche la trentaine.
Votre musique comporte de nombreux éléments psychédéliques. D’où vient cette influence ?
Kelly Finnigan : Ca vient de San Francisco et des groupes qu’on adore : Funkadelic, Sly & the Family Stone, les Temptations et toutes les productions de Norman Whitfield pour la Motown… On adore tous ces mélanges de rock et de soul de la fin des années 1960 et du début des années 1970.
Ian McDonald : Quand a formé les Monophonics, on a surtout eu envie de ne pas faire comme les autres groupes de funk et de soul de la Côte Est, les Daptones par exemple. L’idée était de représenter la ville d’où nous venons, et de rendre hommage à la scène psychédélique de San Francisco.
In Your Brain, votre premier album paru en 2012, avait été autoproduit. De quelle manière avez-vous procédé ?
Kelly Finnigan : Nous sommes des étudiants du funk, de cette musique et du son des albums qu’on aime. C’est ce qui nous a influencé lorsque nous avons autoproduit notre premier album. On se posait des questions du genre : « Pourquoi on ne mettrait pas un effet fuzz sur la basse ? », ou « Et si une flûte sonnait mieux qu’un saxophone sur ce titre ? ». Une fois de plus, Norman Whitfield, Sly Stone et George Clinton nous ont beaucoup influencé sur la question des textures.
On trouve trois reprises dans In Your Brain : « Sure Is Funky » des Lost Generations, « Bang Bang » de Nancy Sinatra et « Thinking Black » d’Ike Turner & The Kings of Rhythm. Pourquoi ces choix ?
Kelly Finnigan: Les Lost Generations sont un parfait exemple de soul psychédélique, et on adore l’album Black Man’s Soul d’Ike Turner. Le son des guitares fuzz et de la batterie sont déments. On entend du Hendrix et du Led Zeppelin dans ce disque.
Ian McDonald : Notre reprise de « Bang Bang » est basée sur une version chinoise qu’on attroupée par hasard. Plein de gens l’ont reprise, mais on s’est inspirés de bribes de toutes ces versions pour en faire la nôtre.
Kelly Finnigan : En concert, c’est du 50/50 entre originaux et reprises. On joue parfois « Slippin’ into Darkness » de War, la version des Bar-Kays de « Baby, I Love You » et « Underdog » de Sly & the Family Stone.
Vous tournez depuis peu avec Ben l’Oncle Soul. Comment s’est effectuée cette connexion ?
Kelly Finnigan : Ben est venu nous voir au Nouveau Casino en 2012. Il avait écouté notre album et il avait envie de travailler avec nous. Il est devenu un frère pour nous. Universal France l’a fait venir dans notre studio d’enregistrement pour travailler sur quelques titres. Après ça, il nous a demandé si on voulait être son groupe et bien sûr, nous avons accepté. C’était une juste décision.
Propos recueillis par Cesar.
Monophonics en concert à Paris le mercredi 16 juillet (Nouveau Casino). Billets disponibles sur tous les réseaux.