En partenariat avec Wagram Music, Funk★U présente la collection Give Me the Funk ! The Best Funky-Flavored Music. Au programme disponible à partir du 21 août, trois vinyles simples et un recueil 2-CDS renferment des classiques incontournables de James Brown, Funkadelic, Gil Scott-Heron, Cymande, Ohio Players, Patrice Rushen, Curtis Mayfield, mais aussi des titres rares de Syl Johnson, Blowfly, The Sylvers, Little Beaver, T Connection et bien d’autres (tracklistings disponibles ci-dessous).
Give me the funk, nothing but the funk !
Give Me the Funk ! (Volume 1)
Du rhythm’n’blues à la soul music en passant par le jazz, le blues et le doo-wop, la route sinueuse qui mène au funk démarre dans les années 1950. Avant de graver les tables de loi du genre au milieu des sixties, James Brown dessinait déjà les contours du funk avec « Think! », extrait de son troisième album du même nom paru en 1960. Little Willie John, le modèle premier du Godfather of Soul, est présent dans cette sélection roots avec son standard « Fever », grand succès de l’année 1956 qui, à l’instar de « Think! », servira de prototype à de nombreuses reprises à succès.
Le premier volume de la collection Give Me the Funk ! The Best Funky-Flavored Music relie également deux des plus grandes enseignes de la Great Black Music américaine : au Sud, Stax Records s’impose dans les charts nationaux avec « Green Onions » de Booker T. & the MG’s et « Last Night » des Mar-Keys. Au Nord de la ligne Mason-Dixon, la Motown s’apprête à conquérir la planète soul grâce à Barrett Strong, auteur du tube « Money », puis surtout Marvin Gaye et Stevie Wonder. Artistes pionniers, l’archange du label de Detroit et le prodige multi-instrumentiste signeront bientôt de nombreux chefs-d’œuvre du catalogue funk.
En marge des futurs souverains de la dynastie funk, d’autres performers et instrumentistes de choix entrevoient le futur du groove, des polyrythmes complexes du « Watermelon Man » d’Herbie Hancock en passant par l’énergie électrique d’Ike & Tina Turner et l’extravagance scénique de Screamin’ Jay Hawkins.
Give Me the Funk ! (Volume 2)
Á l’aube des années 1970, la révolution funk s’empare de la planète et des sous-genres musicaux. Le rhythm’n’blues se cale désormais sur The One, le premier temps du groove défini par James Brown, tandis que la soul s’électrise, à l’image du trio vocal The Detroit Emeralds dont les enregistrements — parmi lesquels « Baby Let Me Take You (In My Arms) » — intègrent dorénavant des membres de Parliament-Funkadelic.
De l’autre côté de l’Atlantique, le groupe Cymande perce au Royaume-Uni grâce à sa fusion de soul, de funk et de rythmes afro-caribéens. « Dans Cymande, on aimait Aretha Franklin, James Brown et Curtis Mayfield, mais on pouvait aussi adorer en même temps le reggae et Manu Di Bango », déclare le percussionniste Pablo Gonsales. « Soul Makossa », l’emblème afro-funk de Manu Di Bango, résonne dans ce deuxième volume de la collection Give Me the funk ! The Best Funky-Flavored Music. « Je l’ai composé en 1972 pour la Coupe d’Afrique des Nations », racontait le regretté saxophoniste dans les pages de Funk★U. « C’était une face-B qui n’a pas connu de gros succès en Afrique. Dans les quartiers, les gamins en riaient… En revanche, le titre a explosé aux États-Unis l’année suivante ! C’était un morceau rassembleur qui a parlé à un public particulier dans un contexte particulier, un contexte où les afro-américains avaient les yeux rivés vers l’Afrique, ils l’idéalisaient comme une terre promise. D’ailleurs, après « Soul Makossa », il n’y a plus eu de tube africain mondial comme celui-ci. »
Au moment du triomphe de « Soul Makossa », le label TK Records abrite à Miami les productions des époux George et Gwen McRae et du singer-songwriter et guitariste Willie Hale, alias Little Beaver. « Concrete Jungle », un de ses titres les plus emblématiques, sonne comme un écho à « Home Is Where the Hatred Is », un des nombreux chefs-d’œuvre d’un autre illustre auteur-compositeur : l’immense Gil Scott-Heron, le poète des jungles de béton.
Give Me the Funk ! (Volume 3)
« Si j’ai enregistré « Maggot Brain » sous acide ? J’ai TOUT enregistré sous acide ! ». Quand George Clinton raconte la création d’un des albums phares de Funkadelic, le Pape du P-Funk évoque indirectement la démesure et l’extravagance de la scène funk des années 1970. « Avec Funkadelic, nous faisions tout ce qui nous passait par la tête car je ne voulais pas qu’on nous range dans une catégorie. Nous avions une mission et nous étions complètement cinglés. Nous avons fait des choses qu’on aurait crues impossibles en studio. À partir de là, nous avons basculé de l’autre côté de la barrière, et on y est restés. » Dans le sillage des expérimentations délirantes du Dr. Funkenstein, les Ohio Players, sous l’impulsion du génial Junie Morrison, imaginent leur inénarrable Funky Granny, aïeule salace et personnage récurrent de leurs premiers LPs d’exception. Le fantasque frappe également là où on ne l’attend pas : après avoir excellé dans le registre des ballades soul, The Sylvers plongent à leur tour dans le bouillon funkadélique avec un « I Aim to Please » débraillé à l’envi, tandis que Curtis Mayfield troque avec succès ses luxuriants arrangements contre le fracas électronique des drum machines dans le dévastateur « Toot An’ Toot An’ Toot ».
Chantre de la blaxploitation depuis Superfly, Curtis Mayfield marque de son empreinte une série de bandes originales cultes et parfois méconnues : dans celle de Melinda (1972), son ancien partenaire des Impressions Jerry Butler délivre le prêche de « Speak The Truth to the People ». Aux côtés de ce downtempo teinté de sitar indien, Joe Simon signe la chanson générique érotico-orchestrale du thriller féministe Cleopatra Jones. Mais si les icônes glamour de la blaxploitation sont légion, peu de femmes cumulent encore les premiers rôles dans la production musicale, à l’exception de Patrice Rushen. « À l’époque, il n’y avait pas de plan marketing pour une musique qui appartenait à la fois au jazz, à la pop, au R&B et à la dance music », explique la prodige des claviers. « Au final, il n’y avait pas de problème une fois qu’on appréciait le résultat. On voulait simplement le faire découvrir à ses amis, et on ne se souciait pas de son genre. Je suis très heureuse d’avoir brouillé ces frontières musicales. » Dans « Hang it Up », ses interventions virtuoses au Fender Rhodes font écho aux envolées cosmiques de Lonnie Liston Smith, dont le stratosphérique « A Chance for Peace » conclut en apesanteur le troisième volume de cette collection.
Give Me the Funk ! The Best Funky-Flavored Music (Wagram Music). Disponible le 21 août en vinyles simples, 2-CDs et version digitale.
Tracklistings vinyles
Give Me the Funk ! (Volume 1)
- Booker T. & the MG’s Green Onions
- James Brown & The Famous Flames Think
- The Mar-Keys Last Night
- Marvin Gaye Hitch Hike
- Ray Charles Unchain My Heart
- Barrett Strong Money (That’s What I Want)
- Stevie Wonder Ain’t That Love
FACE B
- Herbie Hancock Watermelon Man
- Ike & Tina Turner A Fool In Love
- Little Willie John Fever
- Etta James I Just Want To Make Love To You
- Screamin’ Jay Hawkins I Put a Spell on You
Give Me the Funk ! (Volume 2)
- Blowfly Nobody’s Butt But Yours, Babe
- The Detroit Emeralds Baby Let Me Take You (In My Arms)
- George McCrae I Get Lifted
- Brother To Brother Chance With You
- Gil Scott-Heron Home Is Where The Hatred Is
FACE B
- Manu Dibango Soul Makossa
- The Fatback Band Yum Yum (Gimme Some)
- Gwen McCrae All This Love That I’M Givin’
- Little Beaver Concrete Jungle
- Cymande Bra
Give Me the Funk ! (Volume 3)
- Bobby Byrd Back From The Dead
- Funkadelic Can You Get To That
- T Connection Funkannection
- The Sylvers I Aim To Please
- Patrice Rushen Hang It Up
FACE B
- Joe Simon Theme From Cleopatra Jones
- Jerry Butler Speak The Truth To The People – Frankie’s Theme
- Ohio Players Funky Worm
- Curtis Mayfield Toot An’ Toot An’ Toot
- Lonnie Liston Smith and The Cosmic Echoes A Chance For Peace
Tracklisting CD
CD1
- Manu Dibango Soul Makossa
- Blowfly Nobody’s Butt But Yours, Babe
- George McCrae I Get Lifted
- Gil Scott-Heron Home Is Where The Hatred Is
- Gwen McCrae All This Love That I’M Givin’
- Little Beaver Concrete Jungle
- Bobby Byrd Back From The Dead
- Funkadelic Can You Get To That
- T Connection Funkannection
- The Sylvers I Aim To Please
- Patrice Rushen Hang It Up
- Jerry Butler & Jerry Peters Speak The Truth To The People – Frankie’s Theme
- Curtis Mayfield Toot An’ Toot An’ Toot
- Syl Johnson Ms Fine Brown Frame
- Cymande Bra
- Lonnie Liston Smith And The Cosmic Echoes A Chance For Peace
CD2
- Clarence Reid If It Was Good Enough For Daddy
- Betty Wright All Your Kissin’ Sho’ Don’T Make True Lovin’
- Andre Maurice You’re The Cream Of The Crop
- Uncle Louie Feat. Walter Murphy I Like Funky Music
- 9th Creation A Good Time
- Young Senators Jungle
- Blo Mind Walk
- Roger Damawuzan & Les As Du Bénin Wait For Me
- Jimmy « Bo » Horne Clean Up Man
- Doris Duke Woman Of The Ghetto
- Esther Phillips Home Is Where The Hatred Is
- Larry Dixon Hey Girl
- The Right Direction Midnight Rhythm
- Captain Sky Hero
- Barrett Strong Money (That’s What I Want)
- Booker T & the MG’s Green Onions