My Love Divine Degree, le troisième album de Cody ChesnuTT, propose une remise à jour de la soul spirituelle de l’auteur de The Headphone Masterpiece et Landing On a Hundred. Le songwriter évoque au micro de Funk★U sa nouvelle approche sonique, son invité Raphael Saadiq… et son nouveau chapeau !
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Funk★U : My Love Divine Degree, ton nouvel album, sonne très contemporain comparé aux précédents. Pourquoi ?
Cody ChesnuTT : Après Landing On a Hundred, j’ai voulu passer à autre chose et faire appel à de nouveaux collaborateurs. J’ai croisé Anthony « The Twilite Tone » Khan lors d’une séance d’enregistrement pour Kanye West dans un studio du Wisconsin. Kanye avait réuni des producteurs, des musiciens et des DJs et avec Anthony, ça a tout de suite cliqué. On s’est retrouvés à New York quelques semaines plus tard et on a commencé à travailler sur mon nouvel album. J’avais déjà écrit la plupart des titres, mais Anthony est un excellent programmateur de beats. Il a ajouté beaucoup d’éléments de batterie, de percussions et de claviers et c’est ce qui donne ce son plus contemporain à ce disque.
As-tu voulu t’écarter de la soul organique de Landing On a Hundred ?
Chaque fois que j’enregistre un nouvel album, je suis confronté à des tas de nouvelles possibilités. Landing On a Hundred, c’était moi en train de jouer dans un groupe avec d’autres musiciens. Pour My Love Divine Degree, je me suis retrouvé seul dans une pièce avec une boite à rythmes, un iPad et GarageBand. C’était la première fois que je faisais ça depuis The Headphone Masterpiece, c’est-à-dire me retrouver tout seul avec mes jouets. D’ailleurs, si tu écoutes un titre comme « A Better Man » sonne très rough, presque comme une maquette, car j’ai voulu conserver l’énergie et la spontanéité de la première prise.
Cet album possède aussi un flow particulier, avec l’impression de n’écouter qu’une seule plage continue.
C’est exactement ce que j’ai cherché à faire. Chaque titre anticipe le suivant.
Quelle est la signification du titre de l’album My Love Divine Degree ?
Récemment, j’ai lu un livre sur les voyages de Jésus en Égypte. Là-bas, il a étudié les différents degrés de la sincérité, de la foi, de la générosité, de la justice… Sur place, il a rencontré une Reine qui l’a légèrement distrait de sa mission spirituelle, mais il est parvenu à se remettre en question en mettant de côté ses envies personnelles. C’est en prenant cette hauteur qu’il a réussi à atteindre le niveau suprême de l’amour divin. Moi aussi, j’essaie d’atteindre mon propre niveau d’amour divin au travers de ma musique. J’envisage le fait de diffuser ma musique comme une mission, et oui, ma musique est une mission.
Raphael Saadiq intervient sur deux titres. Comment l’as-tu rencontré ?
J’ai enregistré les maquettes et quelques titres dans mon studio, une grange qui appartient à mon beau-père. Avec Tone, nous nous sommes rendus ensuite à Los Angeles, dans le studio de Raphael Saadiq, Blakeslee, un endroit superbe. Une fois sur place, Raphael nous a dit qu’il était prêt à nous donner un coup de main en cas de besoin. J’avais besoin d’une partie de basse sur deux titres, « Bullets in the Streets and Blood » et « Have You Heard Anything From the Lord Today ». Raphael, qui est un excellent musicien, nous a rendu ce service. Pendant qu’on enregistrait notre album, il était en train de travailler sur le sien. J’ai pu en entendre quelques titres, ce disque va être phénoménal.
Tu as un nouveau chapeau…
(Rires) Tu veux savoir où j’ai rangé mon casque colonial ? Il fait désormais partie de mon musée personnel, sur une étagère, dans mon studio. C’est ça, l’évolution…
Propos recueillis par Christophe Geudin. Photos : Sabrina Mariez
Cody ChesnuTT My Love Divine Degree (One Little Indian/Differ-Ant). Sortie le 2 juin.