Il y encore quelques mois, personne n’avait entendu parler de ce « hippie with soul » à la dégaine de roadie famélique du Grateful Dead. Allen Stone a grandi chez les méthodistes et n’a approché ses premières galettes soul qu’à la fin de l’adolescence. À 26 ans, ce fanatique d’Al Green et Stevie Wonder a rattrapé le temps perdu en enregistrant deux albums. Last to Speak, le premier paru en 2010, était une affaire autoproduite couleur folk barbu. Allen Stone, le second, fait coïncider aujourd’hui une révélation groove tardive et le soutien d’une major. « Say So », « Satisfaction » et « Sleep » sont d’excellents stompers, les ballades ont de la classe (« Unaware ») et Stone est un songwriter malin capable de conjuguer l’air du temps (les méfaits du Smartphone dans « Contact High ») avec d’épatantes dispositions vocales. Et si l’ensemble ne bouleversa pas les codes de la soul rétro-moderne, l’énergie churchy et la générosité d’Allen Stone sur scène n’aura aucun mal à convertir les non-croyants.
Jacques Trémolin
-Allen Stone, Allen Stone (Decca/Universal)