Chroniques Film

Respect

Mis en chantier quelques mois avant sa disparition et repoussé d’un an en raison de la pandémie, Respect, le biopic consacré à Aretha Franklin, bénéficie d’une sortie en salles française le 8 septembre. Adoubée par la Queen of Soul en personne, Jennifer Hudson campe la diva aux quatre octaves. À ses côtés, Marlon Wayans interprète le rôle du néfaste époux-manager Ted White, et Forest Whitaker celui de CL Franklin, père et mentor de la chanteuse.

Aretha afficheParcourant une période de vingt ans — de 1952 à l’enregistrement du monument gospel Amazing Grace en 1972 —, le film de Liesl Tommy obéit strictement aux lois cardinales du biopic, de l’inévitable triptyque ascension-chute-rédemption aux inserts du générique final listant les innombrables récompenses d’une carrière stellaire. Pour autant, Respect n’esquive pas les recoins sombres de la biographie d’Aretha « Ree » Franklin, enfant abusée, mère à douze ans et alcoolique chronique au début des années 1970. L’approche soap, notamment palpable lors de la première heure d’un long-métrage qui en compte deux et demi, est heureusement éclipsée par la véritable vedette du film : la musique.

À l’instar d’un débuts de carrière marquée par de nombreux faux-départs, Respect effectue un bond quantique lors de la séance d’enregistrement de « I Never Loved a Man (The Way I Love You) ». Sous l’impulsion de Jerry Wexler, le producteur visionnaire d’Atlantic Records interprété par Marc Maron et des boys du studio Muscle Shoals, l’alchimie magique du blues, du gospel et de la soul s’opère sous les yeux des spectateurs en sublimant la grâce et le génie d’Aretha Franklin. La séquence phare d’un biopic qui, par intermittences, mérite le respect (sock it to me, sock it to me, sock it to me, sock it to me).

Respect ***. Sortie en salles le 8 septembre (Universal Pictures). Coffret Aretha disponible (Rhino/Warner Bros.)