En vieux routiers des planches, les Jacksons ont limité la casse dans un Palais des Congrès à moitié plein. Tito, Marlon, Jermaine et Jackie ont empilé les tubes d’antan et enchainé les chorégraphies faisandées pendant 90 minutes, masquant leurs lacunes vocales dans un déluge sonore de cœurs pré-enregistrés et de grossières nappes de claviers.
Beaucoup de sueur, de larmes et de cris au premier rang, mais rien de bien palpitant dans ce show où les quatre frères ont multiplié jusqu’à la nausée les hommages impudiques au Roi de la Pop. Trente ans après le Victory tour, on se demande bien ce que la fratrie a pu produire depuis cette époque dorée, tant ces derniers puisent dans le répertoire de leur frère disparu et dans celui de la Motown.
Beaucoup d’esbrouffe, d’émotion pré-fabriquée et d’effets de manche (dans tous les sens du terme). Beaucoup trop de contes de fées narrés par les quatre frères et Berry Gordy lors d’interminables intermèdes sur écran géant -mais sans sous-titres en français- pour ceux qui ne pipent mot au discours lénifiant du patron de la Motown et des parents Jackson dans la langue d’Obama. Un show impeccable à l’américaine, mais sans grandeur d’âme où tout sonnait faux du début à la fin. Sauf l’absence de Michael Jackson.
Gone too soon…