Coïncidence amusante : au moment ou Arte lance L’homme-orchestre, Prince fait son entrée sur la scène du Zénith lors du deuxième show de son double concert parisien. Il ne s’agit pas du meilleur film de de Funès, et peut-être pas non plus l’apparition francilienne la plus notable de Prince depuis sa première apparition sur les tréteaux de la même arène, en 1986.
À bientôt 56 ans, Prince affiche une forme physique effarante. L’Afro aussi vaillante que ses effets de manche, le plus vieux kid de Minneapolis survole les débats guitaristiques et vocaux au détriment de 3rdEyeGirl, son backing-band 100% féminin plombé par un niveau technique bien en deçà de celui de son leader, un peu comme si Zlatan était devenu le capitaine d’une équipe de réservistes. La guitariste bis Donna Grantis envoie des kicks -et des solos- dans le vide et la batteuse Hanna Ford a visiblement plus fréquenté le Club Mickey que l’école John Bonham. Déjà largement en-dessous de la moyenne dans le registre rock, 3rdEyeGirl fait groover l’electro funk de « Kiss », « Musicology » et « Controversy » comme un poisson mort. On ne s’attaque pas à l’Everest avec des tongs…
Après un premier show à l’heure du thé dansant scandaleusement court, mais néanmoins traversé par une version stratosphérique de « Something in the Water (Does Not Compute) », Prince & 3rdEyeGirl ressortent des loges à 21h30 pile pour un second set qui, même s’il souffre des mêmes lacunes harmoniques, compensera par sa durée étendue et sa formidable énergie. Galvanisé par un Zénith complice malgré une sono assourdissante, Prince ressort la machine à hits pour la seconde fois de la soirée, tout en y insérant quelques surprises, dont un « Cool » délicieusement old-school, un « Housequake » extended lors du sampler set et, lors d’une série de rappels extatiques, un diptyque « Play That Funky Music », « Stratus » suivi d’un « What’s My Name » tous gyrophares dehors (pour ceux qui cherchent encore, ça se trouve sur le coffret Crystal Ball, paru en 1998). Le rituel piano medley offre également à Paris son premier « Empty Room », et les mêmes touches d’ivoire auront le dernier mot sur un « Sometimes It Snows in April » final après près de 2h30 de bacchanale Princière.
Malgré la superbe du leader maximo du Minneapolis sound, trop de hits et peu (ou pas) d’enjeu musical dans cette énième tournée Hit&Run ? Dans la remarquable chronique de Xscape publiée cette semaine par Meshell Ndegeocello, on peut lire « La version originale de “Love Never Felt So Good,” co-écrite avec Paul Anka, me fait fantasmer sur les possibilités offertes à Michael Jackson s’il avait continué à simplifier sa musique et composer uniquement au piano, si on l’avait laissé être un génie musical plutôt qu’un spectacle pop. » Ce qui est valable pour l’un…
Setlist show 1 (18h)
- Let’s Go Crazy
- Take Me With U (feat. Liv Warfield)
- Raspberry Beret
- U Got the Look
- Musicology
- Kiss
- When Doves Cry (Sampler)
- Sign’O’the Times (Sampler)
- Hot Thing(Sampler)
- Controversy
- Play That Funky Music
- 1999
- Little Red Corvette
- Nothing Compares 2 U
- Guitar
- Plectrum Electrum
- Fixurlifeup
- Something in the Water (Does not Compute)
- Purple Rain
Setlist Show 2 (21h30)
- Let’s Go Crazy
- Take Me With U (feat. Liv Warfield)
- Raspberry Beret
- U Got the Look
- Don’t Stop Til You Get Enough/Cool (feat. Liv Warfield)
- When Doves Cry (Sampler)
- Sign’O’the Times (Sampler)
- Housequake (Sampler)
- I Would Die 4 U (Sampler)
- Hot Thing (Sampler)
- Controversy
- 1999
- Little Red Corvette
- Noting Compares 2 U
- Kiss
- Diamonds and Pearls (Piano)
- How Come U Don’t Call Me Anymore ? (Piano)
- The Beautiful Ones (Piano)
- Empty Room (Piano)
- Purple Rain
- She’s Always in My Hair
- Funk’n’Roll
- Play That Funky Music
- Stratus
- What’s My Name ?
- Sometimes it Snows in April
Merci pour ce report!
Meme impression pour le 3rdeyegirl band, très moyen… Même impression aussi pour le reste du concert. Bien contente d’avoir pris mes places pour 21h30, car les rappels, niveau groove, dépassaient largement l’ensemble de la première partie…
Bonjour et merci pour ce Report.
Je n’ai pas vu Prince à Paris mais à Anvers (3 heures de concert…) et j’ai la même impression, une énergie, une générosité et un plaisir de jouer qui heureusement viennent contrebalancer le niveau sonore et un peu brouillon du son et les limites techniques du band.
Hannah Ford a pas mal de problèmes de placement, je goûte peu les solos de Donna Grantis. Bref je ne suis pas fan des 3rdeyegirl. On est loin de l’excellence du band du One Nite Alone (Ah john Blackwell !!) , des NPG de 92 (le fantastique duo Michael B et Sonny T) sans parler des Revolution. Par contre, je n’ai pas boudé mon plaisir, pas mal de morceaux de Sign’O The Times, que j’adore, oui beaucoup de hits et peu d’enjeu. Mais j’ai été impressionné par la qualité vocale toujours intacte de Prince (the beautiful ones magnifique) et les espaces d’impros + participation du public. Tout de même énormément de plaisir et c’est bien là l’essentiel.
Set list :
Let’s Go Crazy (reloaded) incl. Frankeinstein [The Edgar Winter Group]
Take Me With U (feat. Marissa)
Raspberry Beret
U Got The Look incl. I Can’t Stand Myself (When You Touch Me) (instr.) [James Brown] (feat. Marissa)
Musicology
Mama Feelgood [Lyn Collins]
Kiss
sampler set I :
When Doves Cry
Nasty Girl (instr.)
Sign O’ The Times (Prince bass solo)
Hot Thing incl. Shortberry Strawcake
Controversy incl. Love Rollercoaster [The Ohio Players]
1999
Little Red Corvette
Nothing Compares 2 U
FunkNRoll
sampler set II:
Pop Life
I Would Die 4 U
Housequake
Alphabet St. (Prince bass solo)
Purple Rain
piano set:
How Come You Don’t Call Me Anymore
Diamonds And Peals
The Beautiful Ones
Guitar
PlectrumElectrum
Sometimes It Snows In April
She’s Always In My Hair
The Love We Make
sampler set III:
Forever In My Life (Prince bass solo)
Play That Funky Music [Wild Cherry]
FixUrLifeUp
Something In The Water (Does Not Compute)
Screwdriver
The Ride
Endorphinmachine
What’s My Name incl. Dreamer – The Sacrifice Of Victor (lyrics)
Quelle chance d’avoir pu entendre Empty Room.
Mais quel calvaire de devoir se farcir ce band, où les solos guitare ne sont même pas dans le bon tempo…
Comment Prince peut-il laisser passer cela… lui si exigeant d’habitude…
Je n’ai pas l’impression d’avoir vu le même show que vous !
Certes, Donna et Hanna n’excellent pas dans le registre Funk, mais pour le reste, ce que je viens de lire me fait hurler de rire. Pas en place, pas dans le bon tempo… Ha ha ha !!!
l esprit critique s empare du sujet et le fait sien.
de mon côté je n ai jamais vu Prince sur scène mais j ai un profond respect pour l artiste.
rendez vous compte: deux zéniths dans la même soirée…les abatoirs de la villette ne sont pas loin.
alors pas mal de choses se mélangent: rentabilté,efficacité
d où sans doute un casting » rentable et efficace » au mépris de…l artistique.
la boucle est bouclèe.