À force de tournées, Charles Bradley avait oublié que son seul album commençait à donner une impression de redite à un public qui pourtant répondait toujours présent. L’heure de donner un successeur à No Time For Dreaming avait donc sonné. Un successeur, pas une suite. Car Victim Of Love rebat les cartes et sort du paquet le joker « instru Menahan Street Band ». Ici tout est neuf. Plus de tracas, de tourments ou de listage des coups durs : tout n’est qu’amour. Gai, contrarié ou douloureux. Amour souffrance, partagé ou à sens unique, mais amour toujours. La soul stricto-sensu ouvre son mix au folk et au psychédélisme, et Bradley tombe la veste pour se la donner funk comme au temps des Bullets. Impeccablement mis en forme par un Tom Brenneck et ses arrangements désormais estampillés Dunham et incopiables sous peine d’accusation de plagiat, Victim Of Love a déjà un goût de classique avec tous ses indicateurs de qualité montés d’un cran. Voire de plusieurs.
Max Puissant
-Charles Bradley, Victim of Love (Dunham/Differ-Ant) disponible en vinyle, cd et téléchargement.