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Spike Lee présente Bad 25 à Paris, un documentaire hommage à Michael Jackson

25 ans et un jour après la sortie de Bad, le réalisateur afro-américain était à Paris pour la projection en avant-première de son documentaire à la gloire de Michael Jackson et de son 7ème album solo. Un rendez vous orchestré au Max Linder, une célèbre salle de cinéma acquise au début du 20ème siècle par le comique burlesque qui inspira Charlie Chaplin. Tout un symbole.

Lorsque Michael Jackson achève sa première tournée solo en janvier 1989, un jeune cinéaste afro-américain termine le montage de Do The Right Thing, dans lequel il raconte le racisme ordinaire dans l’Amérique de Reagan pendant que Public Enemy scande «Fight The Power». Vingt cinq ans plus tard, Michael Jackson a déjà quitté notre bas monde sans prévenir ses admirateurs et Spike Lee joue au fan transi au point de consacrer un documentaire à sens unique sur Michael Jackson et son album Bad. Truffé d’images d’archives tournées en studio, de making-off de « short movies» et d’images inédites du concert de Wembley en 1988, cet hommage partisan retrace l’histoire d’un disque marketé pour dépasser le record de Thriller. Un pari fou lancé par Michael Jackson lui-même. Une obsession telle que le King Of Pop inscrit en rouge sur un miroir la barre des 100 millions de copies à atteindre. Malgré une promo hors-pair de CBS Records et la participation de cadors de la réalisation (Martin Scorcese en tête) pour mettre en image les 9 singles (!) de l’album, Bad stagnera longtemps à 25 millions. Le rêve pour n’importe quel artiste. Un échec pour Michael Jackson sur lequel Spike Lee ne lève jamais le voile.

Deux heures et 11 minutes plus tard, que retenir de cet hommage appuyé ? Des instantanés émouvants et rares dans lesquelles Michael Jackson chante encore pour de vrai et montre l’étendu de ses talents d’acteur et de danseur. Des interviews constructives de musiciens et de techniciens ainsi que des rappels historiques habiles nous éclairent sur les sources d’inspiration des équipes de Michael Jackson. Mais ce film verse aussi dans l’auto-promotion de certains chanteurs à la mode (Justin Bieber, Cee-Lo Green ou Kanye West) dont les témoignages se révèlent souvent superflus. Sans parler d’une interminable séquence sur la mort de Peter Pan dans laquelle chaque protagoniste de l’album verse sa larme. A la limite du voyeurisme.

Alors que le film se clôt sur un gros cliché de Michael Jackson debout sur scène, les bras en croix, on ne peux s’empêcher d’avoir une (immense) pensée pour Quincy Jones. Ironie du sort, le chef d’orchestre de Bad est aussi le grand absent du  film de Spike Lee. A l’exception d’une interview datée de 1989 et de bribes recueillies au téléphone, l’ancien mentor de Michael Jackson n’apparaît jamais dans ce documentaire. Comme s’il avait voulu signifier au monde entier que son aventure avec le roi de la pop n’était qu’un épisode parmi tant d’autres dans son immense carrière. What did you expect ?

Jay Bee

Annie, une parisienne noyée dans la Seine
Dans son documentaire Spike Lee révèle qui est l’énigmatique Annie dont parle Michael Jackson dans « Smooth Criminal ». Le réalisateur américain donne une explication très incomplète sur cette jeune femme. En réalité, Annie est une parisienne, repêchée dans la Seine en 1900. Selon la légende, un employé de la morgue, saisi par la beauté de la jeune femme, fait un moulage en plâtre de son visage. Au cours des années suivantes, des copies sont produites et elles deviennent un ornement macabre à la mode dans le Paris bohème du début du XXème siècle. Le visage de la jeune inconnue est reproduit aux États-Unis sur le mannequin d’apprentissage des premiers secours Rescue Annie (« sauvez Annie »). Créé en 1958 par Peter Safar et Asmund Laerdal, il est utilisé à partir de 1960 pour de nombreux cours et examens.

4 Commentaires

  • Bah c’est normal qu’il n’y ait pas plus d’allusion que ça à Quincy Jones dans le film de Spike Lee, car tout simplement il est consacré à Bad (et non pas à Off The Wall et encore moins à Thriller…)
    Si tu lis la biographie de Quincy, tu verras que juste avant que Michael n’envisage de faire une suite à Thriller, Quincy est entré dans une profonde dépression nerveuse pendant laquelle il était même incapable d’identifier correctement des notes de musique, et la dépression s’est prolongée comme ça pendant des mois…
    Quincy avait déjà décliné toute éventualité de collaboration pour ce nouvel album de Michael car il ne s’en sentait pas capable. Il a d’ailleurs quitté le sol Américain pour s’installer en Polynésie le 1er juin 1986 et n’est revenu aux States que bien plus tard…

  • Bad est une pièce majeure du triangle d’or complétée par Off The Wall et Thriller. Jones (producteur, maitre d’œuvre) et Jackson étaient à chaque fois à la manœuvre. Aucune discussion possible là-dessus.