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Live Report : Bootsy Collins « Fingerfunks » Paris


Panique à la plage : un problème électrique retarde tout d’abord un interminable soundcheck où Bootsy Collins exige de balancer à l’abri des regards du service de sécurité et des limonadiers de la Plage du Glaz’Art. Les Gréements de fortune, invités pour assurer la première partie du concert, en feront les frais en se voyant obligés de déclarer forfait. La tension atteint son point culminant quelques minutes avant l’entrée en scène de Bootsy Collins & The New Rubberband : faute de connexion web fiable, l’intro arabisante samplée qui ouvre le show rame dans les tuyaux ethernet. Trente minutes de battement qui pèseront lourd dans l’addition finale d’une performance écourtée mais irrésistiblement sensationnelle.

Il est 20h45 quand plus de 900 spectateurs (et une centaine de rusés campés sur la butte extérieure, La colline a des yeux !) accueillent à nouveau Bootsy dans la capitale, quinze ans après son show défenestrant du Bataclan et l’hommage nettement moins marquant à James Brown dans la même salle en juillet 2008. À l’avant-gauche de la scène, Bernie Worrell vient déjà ajouter une couche de basse Moog aux lignes surpuissantes de « Ahhh, the Name Is Bootsy Baby ! ». Les fidèles Razor « Sharp » Johnson, Rick Gardner, Frankie « Kash » Waddy et Blackbyrd McKnight sont bien là tandis qu’à l’autre extrémité, T.M. Stevens tricote dans son coin. Le pigiste occasionnel des Headhunters a dû se sentir aussi seul que le gardien de but du FC Barcelone un soir de deuxième tour de Coupe d’Espagne dans le rôle du troisième (!) bassiste de service.

On recense 17 musiciens sur scène (danseuses/choristes et rappeur XXL inclus), et en supplément de relectures roboratives de « Stretchin’Out (In a Rubberband) », « Hollywood Squares », « The Pinocchio Theory », « Roto-Rooter » et d’un seul nouveau titre (« Don’t Take My Funk Away »), Casper et son nouveau Rubberband alignent des versions de « Flashlight », « One Nation Under a Groove », « Funk Gets Ready To Roll » et « Mothership Connection » dignes de faire passer les P-Funk All-Stars pour un cover band arthritique. Comme l’avaient indiqué les premiers reports venus d’Outre-Atlantique, le show Bootsy 2011 est total. Le détenteur de la Space Bass change trois fois de costume, ne fait pas de figuration quand il gifle sa Warwick customisée et atteint des sommets hendrixiens lors du chorus fuzz d’ « I’d Rather Be With You ». Roi de l’entertainment bling-bling et des préliminaires, Bootsy « fingerfunks » le public parisien avant de déclarer officiellement la ville des lumières « capitale mondiale du funk ». Un généreux bain de foule sur l’orgiastique « Touch » voit même Bootzilla donner le hug à des Rubberfans et funkateers extatiques qui savent déjà qu’ils sont en train d’assister à un des meilleurs shows de l’année. Et tant pis si le couvre-feu imposé de 22h15 a eu raison du feu d’artifice final de la collection d’été parisiano-funk 2011 : Bootsy Collins a toujours dans les yeux l’étoile qu’il porte dans sa main.

Setlist originale

  1. « Ahh, The Name Is Bootsy Baby »
  2. « Peace »
  3. « Pinocchio »
  4. « Hollywood Squares »
  5. « Swing Down »
  6. « Flashlight » (Bootsy offstage)
  7. « Bootzilla »
  8. « Roto-Rooter »
  9. « New Munchie »/ »Rather Be »
  10. « Don’t Take My Funk » (Bootsy offstage)
  11. « One Nation »
  12. « Close Encounters »
  13. « Stretchin’Out »
  14. « Touch »
  15. « Ga Ga Goo »
  16. « Hits Medley »

Remerciements à Groove Production.

PS : Funk★U vous donne rendez-vous demain soir au Festival Jazz à Vienne pour le choc des titans de la basse en compagnie de Bootsy Collins et Larry Graham !

3 Commentaires

  • Ga Ga Goo??? C’est Nignt Of the Thumpasorous People le titre. Pas de review du concert époustouflant de Slapbak la veille?!? A cause d’un embouteillage sur le périph en raison d’un accident, je suis arrivé sur Flashlight, dégouté… (heureusement que j’étais là au Bataclan de 96!), je suis donc resté un peu sur ma fin. Je voulais faire le plein de merchandising et franchement y’avait pas grand chose pour Bootsy, du coup c’est le dvd de Larry que j’ai pris… Le Bataclan de 96 était quand même beaucoup mieux. Where is Mudbone???!!!!????

  • On a recopié telle quelle la setlist originale placée aux pieds de Bootsy (qui aime bien les abbréviations). Bien sur, le Bataclan 96 était énorme et non, on n’est pas près de revoir de sitôt Mudbone aux côtés de Bootsy…

  • Comme la dernière fois avec la basse de Ida Nielsen qui n’était pas une Fender Jazz, mais une Sandberg plutôt precision, la basse de Bootsy est une Traben 🙂