
“Funk Fever, From the Roots to the Fruits of Funk (Vol. 2)”
Parue en 2014, la compilation Funk Fever, From the Roots to the Fruits of Funk alignait une sélection de titres des légendes du genre, de perles du rare groove et des morceaux signés par héritiers de “l’âge d’or” de la soul et du funk. Le 30 septembre, le deuxième volume de la collection s’enrichit de 65 nouveaux titres dans un coffret 4-CDs comprenant des plages de Gil Scott-Heron, Betty Wright, Millie Jackson, Aaron Neville, Darondo, Ike & Tina Turner, Joe Bataan, mais aussi The Bamboos, Breakestra, The Quantic Soul Orchestra, Malone Barnes et Vaudou Game. Une nouvelle sélection 100% groove, “des racines jusqu’aux fruits” également disponible en version digitale et en vinyle 12-titres pour les amateurs de sillons. Tracklistings complets ci-dessous !
Funk Fever, From the Roots to the Fruits of Funk (Vol. 2) (Wagram Music). Disponible en coffret 4-CDs, vinyle simple et version digitale.
Tracklisting (version CD)
CD1 – Rare Groove Funk
1. Gil Scott-Heron – Lady Day and John Coltrane 03:34
2. Ike & Tina Turner – Baby, Don’Do It 01:56
3. Gene Anderson – The Loneliest One 02:01
4. The Universals – New Generation 02:23
5. Latin Breed – I Turn You On 02:21
6. Reverend Jamel & Bob Johnson – Walking on the Moon 03:52
7. Malone & Barnes And The Spontaneous Simplicity – Road Man 03:20
8. Larry Ellis & The Black Hammer – Funky Thing (Part 1) 02:56
9. Joe Bataan – Call My Name 04:38
10. Reginald Milton & The Soul Jets – Clap Your Hands 02:35
11. Ray Camacho – Movin’ On 02:57
12. The “Great” Deltas – Tra La La 02:40
13. The Wallace Brothers – Whatcha Feel is Whatcha Get 02:57
14. Herman Hitson – Ain’t No Other Way 02:35
15. Vern Blair Debate – Ooh Ah Ee 02:56
16. Jeannie Tracy – Trippin’ on the Sound 02:10
17. Dee Edwards – (I Can) Deal With That 03:36
18. Little Denise – Check Me Out 02:07
CD2 -Funky-Soul
1. Aaron Neville – Hercules 03:33
2. Etta James – I Just Want To Make Love To You 02:41
3. Darondo – Didn’t I 03:26
4. Millie Jackson – All the Way Lover 05:47
5. Bettye Swann – Make Me Yours 03:11
6. Stevie Wonder – Fingertips Pt 1
7. Betty Wright – Clean up Woman 02:42
8. Freddy Cole – Brother Where Are You 04:48
9. Pearl Dowdell – Good Things 02:34
10. Gil Scott-Heron – Home Is Where the Hatred Is 03:19
11. Shanon ”Terea” Robinson – Pretty Bird 04:02
12. Carla Whitney – War 02:43
13. Sandi And Matues – The World (pt.1) 02:28
14. Joe Simon – Drowning in the Sea of Love 03:24
15. James Carr – These Arms of Mine 02:34
16. Millie Jackson – Tell Her It’s Over 03:54
17. Sugar Black – The Looser 04:42
18. The Lions – Think (About It) [feat. Noelle Scaggs] 04:44
CD3 – Tropical Funk
1. Orlando Julius – Disco Hi-Life 08:52
2. Roger Damawuzan & Les As Du Bénin – Wait For Me 03:17
3. Tee Mac – Stay on Me 04:40
4. Stanislas Tohon – O kou 07:08
5. BLO – Mind Walk 05:33
6. Keni Okulolo – You Can Live But Once 05:40
7. Ernesto djédjé – Zadie Bobo 03:45
8. Vaudou Game – Pas contente (feat. Roger Damawuzan) 03:32
9. Orlando Julius And His Modern Acess – James Brown Ride On 06:21
10. Setenta – Apariencias 03:26
11. Pete Rodriguez – I Like It Like That 04:21
12. Joe Cuba – Do You Feel It? (¿Tu Lo Sientes?) 03:23
13. Fania All Stars – Viva Tirado 05:19
14. Setenta – Funky Tumbao 03:39
15. Sugar Black – Funky Man 02:01
CD4 – New Funk
1. The Quantic Soul Orchestra – Pushin’ On (feat. Alice Russell) 03:15
2. Diplomats Of Solid Sound – If You’re Wrong… (I Don’t Want To Be Right) [feat. The Diplomettes] 03:10
3. The Bamboos – Eel Oil 03:03
4. Breakestra – Stand Up 04:54
5. The Allergies – Be With You 04:32
6. Vaudou Game – La vie c’est bon 03:29
7. The Boogie Gentleman – It’s Party Time 04:37
8. Hi Pespective – Faster (feat. Kissey Asplund) 04:43
9. Ephemerals – Call it What You Want 02:34
10. Black Merda – Let Go 03:26
11. Basement Freaks – White Hot (feat. Kylie Auldist) 04:04
12. Soopasoul – Ya Lookin’ Tight 05:02
13. The Bamboos – Tighten Up (Kay Dee Version) 03:52
14. Alexia Coley – Beautiful Waste of Time (Smoove Remix) 03:57
15. Kraak & Smaak – Toxic Love Affair (feat. Ivar & Sanguita) 04:31
16. Dr. Rubberfunk – Northern Comfort (feat. John Turrell) 02:47
17. J-Felix – Runaway (feat. Harleighblu) 06:59
Tracklisting (vinyle)
1. Millie Jackson – All the Way Lover 05:47
2. Freddy Cole – Brother Where Are You 04:48
3. Reverend Jamel & Bob Johnson – Walking on the Moon 03:52
4. Malone & Barnes And The Spontaneous Simplicity – Road Man 03:20
5. The Allergies – Be With You 04:32
6. Vaudou Game – Pas contente (feat. Roger Damawuzan) 03:32
Face B :
1. The Quantic Soul Orchestra – Pushin’ On (feat. Alice Russell) 03:15
2. Diplomats Of Solid Sound – If You’re Wrong… (I Don’t Want To Be Right) [feat. The Diplomettes] 03:10
3. Orlando Julius – Disco Hi-Life 08:52
4. Gil Scott-Heron – Lady Day and John Coltrane 03:34
5. The Universals – New Generation 02:23
6. Aaron Neville – Hercules 03:33

Joe Bataan : “Le secret, c’est le timing et le flair”
Qui est Joe Bataan ? Un vétéran de la latin soul ? Le chantre du boogaloo ? Un précurseur du latino-rap ? Le spécialiste des covers ? Un survivant ? À la faveur d’une soirée ciné-concert à Paris en juin dernier, le pionnier new-yorkais donne ses réponses à Funk★U.
★★★★★★★
Funk★U : Vous êtes d’origine afro-américaine et philippine et vous avez grandi dans le Barrio. Quelles ont été vos influences musicales?
Joe Bataan : J’ai grandi dans le Barrio, le quartier latino d’East Harlem, mais je faisais déjà partie de la minorité. Je ne parlais pas l’espagnol et je ne connaissais pas la musique latine. Peu de foyers avaient la télévision à l’époque, la radio était la seule source de divertissement. La musique était présente partout : dans les confiseries, les magasins, elle jaillissait des fenêtres. Tu apprenais les chansons rien qu’en marchant dans la rue ! C’était une très belle époque pour grandir. Il y avait beaucoup moins de racisme que maintenant car, bien qu’il y avait une nette prédominance portoricaine, les Italiens, les Polonais, les Noirs et les Blancs se côtoyaient. On a grandi tous ensemble… Les styles de musique qui passaient à la radio étaient aussi plutôt limités, les auditeurs des différentes communautés n’ont exercé d’influence sur la diffusion que bien plus tard. Ainsi, on a commencé à entendre les toutes premières stations de radios « noires » comme WWRL ou WHAT qui passaient du rhythm’n’blues. Et progressivement, on est passé du rhythm’n’blues au rock. J’imitais tous les chanteurs du hit-parade, je connaissais toutes leurs chansons. Je devais avoir à peine neuf ans. C’est parce que j’ai grandi en écoutant toutes ces musiques diverses qu’elles m’ont influencé.
Est-ce que vos parents chantaient ?
Ils chantaient à la maison, mais rien de sérieux ni de professionnel. Mon père aimait beaucoup Jackie Wilson et adorait aller à l’Apollo Theater. Il ne parlait pas beaucoup, contrairement à mon afro-américaine de mère qui était « Madame-je-sais-tout-je-connais-tout-le monde » ! J’ai hérité d’elle la ténacité et une certaine agressivité. Elle m’a appris à ne jamais laisser tomber mes objectifs dans la vie.
Avec le recul, l’épisode Fania Records était-elle une bonne expérience? Quelle a été votre plus grande leçon ?
J’ai connu mes premiers succès grâce à Fania. Nous avons évolué côte à côte. J’étais l’un des premiers artistes du label avec Bobby Valentine et Willie Colón. J’ai été le premier à passer sur les ondes américaines puis sur les radios noires, la WWRL notamment. Les gens se demandaient : « Mais c’est quoi ce truc? C’est nouveau ? C’est qui ce mec ? Il chante en anglais mais les rythmes sont latinos ! ». On avait un pied dans les deux mondes, et ça, ce n’était pas à la portée de n’importe qui. C’est grâce à cette expérience que j’ai pu mener cette carrière internationale.
Pourquoi avoir choisi de reprendre le morceau de Curtis Mayfield « Gypsy Woman » en 1966 ?
C’était un accident. En réalité, je n’étais pas chanteur, mais pianiste. Un jour, il y avait un petit groupe qui répétait et je me suis pointé devant eux. J’ai planté mon couteau sur leur piano en disant : « Qu’est-ce que vous faites là, qui vous a autorisé à jouer ici ? À présent, c’est moi votre leader. Avec moi, vous allez avoir du succès ». Et c’est comme ça que je me suis retrouvé à la tête du groupe. Leurs parents n’étaient pas très enthousiastes. Ils me considéraient comme un criminel. Je dois dire que j’avais rencontré quelques déconvenues… Mais j’ai réussi à les convaincre et ils m’ont accepté. C’était le plus jeune groupe latino-américain, ils étaient âgés de 11 à 13 ans. On a sorti notre premier titre « Gypsy Woman », dont j’avais composé la musique. Lors de l’enregistrement, j’étais tellement nerveux que sans m’en rendre compte, j’ai chanté le premier couplet de la chanson de Curtis Mayfield. Pour ne pas perdre la face, j’ai poursuivi avec mon deuxième couplet comme si de rien n’était. J’étais un autodidacte de 22 ans et j’ai enregistré ce premier album en quatre heures, ce qui était totalement inédit à l’époque. Cela prouve qu’une équipe soudée peut faire mieux que les plus grands talents.
Vous avez aussi repris « Shaft » d’Isaac Hayes et « The Bottle » de Gil Scott-Heron. Pourquoi ces choix ?
Je suis très bon pour faire des reprises. Le secret, c’est le timing et le flair. Je savais ce que les gens aimeraient. J’ai toujours eu une longueur d’avance. Grâce à ma différence d’âge, je connaissais les chansons que personne n’avait jamais entendues. Pour « Gypsy Woman », peu de gens l’avaient entendue, donc pas de problème. Pour « Shaft », c’était une autre histoire. C’était un tube international, alors comment faire mieux? J’ai effectué des modifications de-ci de-là, changé les arrangements en y incorporant des rythmes latins. Avec ce morceau, j’ai acquis la réputation d’un chanteur latino qui reprenait des titres en y apportant son propre style. Quant à « The Bottle », c’est encore une autre histoire. Je suis désolé de dire ça, mais je savais que la maison de disques de Gil Scott-Heron était en train de faire faillite et qu’ils n’avaient pas les moyens de la sortir. Mais je voulais faire différemment, et plutôt que de la chanter, j’en ai fait un instrumental. J’ai enregistré ce morceau en une seule prise. C’est aussi avec cet enregistrement que David Sanborn a percé. Ensuite, Larry Levan l’a beaucoup passée dans la fameuse boîte Le Garage et boom, ça a fait un carton. Au bout d’une semaine, 20 000 exemplaires ont été vendus sans aucun passage en radio. C’est alors que j’ai eu une révélation : je n’avais même plus besoin de passer à la radio, mais de promouvoir mes morceaux dans les clubs. C’est à partir de ce moment-là que j’ai commencé à penser comme un cadre de maison de disque. Je maîtrisais l’aspect commercial, le marketing, la promotion, la composition, la production. Pourquoi aurais-je donc eu besoin d’une maison de disques puisque je pouvais me débrouiller tout seul ? J’étais bourré d’idées, en avance sur mon temps. Ce qui m’a manqué, c’était les finances. Malheureusement, quand j’ai eu l’argent, je l’ai dépensé stupidement. J’ai perdu beaucoup d’argent au jeu parce que j’aime prendre des risques. Mais par chance, ma femme était là pour veiller au grain. Elle m’a remis sur le droit chemin. Ce n’est que récemment que j’ai commencé investir dans la musique.
J’ai été très étonnée d’apprendre que « Rap-O Clap-O », sorti en 1980, était considéré comme le premier disque de hip-hop jamais sorti. Quelle est son histoire ?
Dans l’auditorium d’un centre pour les jeunes, des gamins dansaient, chantaient, battaient des mains. Il y en avait plus de mille qui avaient payé un dollar pour pouvoir rentrer. J’ai demandé aux deux DJ qui passaient le son : « Qu’est-ce que c’est que ce truc, est-ce que ça a un nom ? ». Ils ne savaient pas, l’appellation rap n’existait pas encore. Je me suis dit qu’il fallait que je sois le premier. Aussi, j’ai écrit la chanson, emprunté de l’argent à RCA, loué un studio et attendu les deux gamins qui ne sont jamais venus. Je pense qu’ils ne m’avaient pas pris au sérieux. Cela a finalement été ma chance puisque je l’ai chantée moi-même. Je me suis retrouvé rappeur à 40 ans ! J’ai tout de suite été persuadé que ma carrière allait être relancée.
Quelque temps après la sortie aux USA, à ma grande surprise, RCA m’a demandé de partir faire une télé aux Pays-Bas parce que ça marchait là-bas. J’ai donc pris l’avion sans conviction et sans un sou. Pour 3 dollars 50, j’ai acheté des bretelles, un T-shirt sur lequel j’avais collé « Rap-O Clap-O » avec des étiquettes pailletées à 50 cents. J’avais pour finir mon pantalon noir et je suis allé à la télévision comme ça. Mais j’avais oublié mes chaussures. Il me restait juste une vieille paire de tennis jaunes et vertes. Et vous savez quoi ? Ça a fait sensation en Europe ! Tout le monde a commencé à imiter ce style, les jeunes se sont mis à porter des tennis colorées. Ensuite on m’a réclamé en France, en Allemagne. Au bout du compte, je ne suis rentré chez moi que six mois plus tard. L’album se vendait comme des petits pains. A cette époque, Sugarhill Gang et moi nous disputions les premières et deuxièmes places des charts. Le seul pays où je n’ai pas été classé, c’est en Angleterre parce qu’ils voulaient un pourcentage sur la chanson. Je les ai envoyé balader. Sans ça, j’aurais eu un succès encore plus grand. Malgré tout, trois millions d’exemplaires ont été vendus à travers le monde.
Bobby Womack disait que « If You Want Me to Stay » était sa chanson préférée malgré son relatif insuccès. Avez-vous une telle chanson dans votre répertoire ?
Oui, il s’agit d’ « Ordinary Guy ». Je l’ai enregistrée au moins neuf fois dans des styles différents : mambo, cha-cha, en anglais, en espagnol, en version R’n’B, bossa nova… Il y a même une version en hommage aux Philippins. Il y a aussi « The Prayer ». J’aime beaucoup cette chanson parce qu’elle touche les gens. Certaines personnes sont venues me voir pour me remercier de l’avoir chantée. Ça fait tellement de bien de savoir que l’on peut aider les gens. Quelqu’un d’autre m’a dit que j’avais du cran parce que j’interprétais cette chanson sur scène alors que les gens sont venus s’amuser, écouter de la musique et danser. Je connais peu d’artistes qui feraient ça, mais je me l’étais promis. J’ai été mis à l’épreuve au Danemark, car ce pays est une sorte de cité du porno où l’on tourne beaucoup de films X. Le manager responsable du concert a posé un véto catégorique : « Non, non, on ne veut pas de prière, on veut du boogaloo ! ». Je me suis demandé si j’allais me dégonfler, si j’allais être fidèle à ma parole ou laisser ce mec m’intimider auquel cas tout ce en quoi je crois serait bidon. J’ai fini par décider de la chanter. Des étudiants m’ont interviewé et m’ont demandé pourquoi je chantais ce morceau. Ils ont été très intéressés par ma réponse et m’ont dit espérer l’entendre durant le concert. Du coup, le manager m’a vivement encouragé à l’interpréter, « chante-la Joe, on la veut ! ».
Est-ce que la pratique de la payola existe toujours ? (NDLR : système de pots-de-vin distribués aux animateurs radios, une pratique courante dans les années 1950).
Oui en effet, mais sous une forme différente. A l’époque certains couillons ont été jetés en prison car on a pu retracer les chèques qu’ils avaient encaissés. Maintenant, ça existe d’une façon plus détournée, plus underground. Le dollar, c’est le mal. Le capitaliste rend cupide. Et la cupidité fait prendre plus de risques et fatalement, ça attire des ennuis. Tu trouves enfin la sérénité lorsque tu trouves la grâce de Dieu, tu n’as alors plus besoin de ces choses. Tu te rends compte que la vie est belle, tu es satisfait de ton sort car tu te plies à Ses règles, et tu es heureux d’être en vie. Lorsque tu arrives à atteindre cet état d’esprit, tu vis différemment. Attention, ne vous méprenez pas, j’aime toujours l’argent ! Je me suis rendu compte que même s’il ne me restait plus un sou, il me restait la vie. Je sais que je dois mourir un jour. Rien n’est dû. On peut avoir un accident demain et c’est fini. C’est pourquoi je délivre incessamment ce message à l’occasion de tous mes voyages. C’est une promesse que je me suis fait, passer le message divin aux gens. Cela m’a réussi car cela m’a permis d’accéder à un public totalement inattendu. Si mon message touche une personne, alors j’aurais fait quelque chose de bien.
Parlez-nous de votre tournée en Allemagne de l’Est aux côtés d’Angela Davis en 1973. Qu’est-ce que ce voyage vous a apporté ?
Ce voyage m’a montré une autre face du monde. Je n’avais pas la moindre idée de ce qui se passait là-bas. On m’a découragé d’y aller car c’était un pays communiste d’autant que j’étais accompagné d’Angela Davis qui était très impliquée dans le parti. Je m’étais produit au Yankee Stadium juste avant et ça n’avait pas été une très bonne expérience. J’avais donc besoin de changer d’air. En plus, je connaissais Angela pour avoir déjà joué avec elle. Je suis resté un mois à Berlin-Est et à Moscou et ça a été l’expérience de ma vie. J’ai vu les choses différemment. Quand j’étais à Berlin Ouest, c’était très coloré. Mais quand je suis entré dans le secteur communiste, tout est devenu sombre, gris et rudimentaire. La population était très jeune puisque les plus vieux avaient été tués durant la guerre. Ils avaient banni le racisme dans le pays et l’avaient rendu illégal. Lorsque je suis sorti de l’avion, les gens m’ont traité comme une star internationale parce que j’avais une afro et ils n’en avaient jamais vu auparavant. Tout le monde voulait toucher mes cheveux ! Je suis reconnaissant envers ce pays. J’ai même écrit une chanson, « Peace, Friendship, Solidarity », qui m’a valu une standing ovation comme je n’en avais jamais connue. Quand des années plus tard, je suis retourné en Allemagne unifiée, à Cologne, je leur ai raconté cette histoire et ils m’ont répondu : « Joe, nous y étions ». Quel rêve !
Quel est votre souvenir le plus vivace ?
Mon plus grand souvenir, c’est lorsque j’ai reçu une invitation émanant du Latin Center du musée Smithsonian à Washington DC. Ils avaient fait appel à moi parce qu’ils pensaient que j’avais établi un pont entre différentes cultures. Ils ont estimé que j’avais beaucoup œuvré pour la culture latino-américaine alors que je n’en fais même pas partie. Ensuite, la communauté afro-américaine s’est dit : « Hey, il est métis, on le veut aussi ». Et puis la communauté asiatique s’est manifestée puisque je venais des Philippines. Du coup, je me suis retrouvé avec trois sponsors ! J’ai joué là-bas et c’était super. Aujourd’hui, mon portrait figure au National Portrait Gallery parmi ceux de Michael Jackson et Duke Ellington. Je me suis dit : « Wow ! Qui aurait cru que ce gosse qui a fait de la prison, qui n’avait rien qui n’a jamais pris de cours de musique de sa vie aurait un jour son portrait au Smithsonian ! ».
Il y a-t-il un sujet qui vous tient à coeur dont vous souhaiteriez parler ?
J’écris un livre depuis 20 ans que j’espère finir en octobre. Je déteste écrire, mais parler, ça, je sais faire. Son titre sera Streetology. C’est mon mot. C’est quelque chose qu’on ne t’apprend pas à Oxford, à Cambridge, ni à la Sorbonne. J’ai hérité du sixième sens de ma mère. Je lui dois ma survie dans le Barrio à Spanish Harlem. On devrait mettre mon livre sur toutes les bibliothèques des jeunes afin qu’ils puissent le lire et réaliser que tout est possible, qu’il ne faut jamais abandonner.
Propos recueillis par Catwoman.

Joe Bataan en concert à Paris
Un an après son comeback parisien, Joe Bataan, la légende la latin soul, retrouvera la capitale et le groupe Setenta le jeudi 16 juin dans le cadre du Paris New York Festival.
Cette soirée en deux temps débutera au cinéma Le Louxor avec la projection du film We Like it Like That de Mathew Ramirez Warren, suivi d’un débat en présence de Joe Bataan. Joe Bataan Meets Setenta vous donne ensuite rendez-vous au centre FGO-Barbara pour leur concert à partir de 20 heures 30.

Gagnez vos places pour le concert de Joe Bataan à Paris
En partenariat avec BL Music, Funk★U vous invite au concert unique du légendaire Joe Bataan au Théâtre Les Étoiles le vendredi 26 juin. Le roi du latin-groove donnera son premier concert parisien le 26 juin dans le cadre de la Latin Soul Night #1. La légende new-yorkaise se produira en compagnie de la formation Setenta, une signature du label Hot Casa Records.
À noter que cette soirée/concert aura lieu au Théâtre des Étoiles (Paris 10ème) et débutera aux alentours de 22 heures.
Pour remporter vos places, il suffit de répondre à la question suivante en nous écrivant à concoursfunku@gmail.com avant le mercredi 24 juin minuit. N’oubliez pas d’ajouter vos coordonnées complètes (nom, prénom, adresse postale) !
- Quel titre de Gil Scott-Heron Joe Bataan a-t-il repris ?
CONCOURS TERMINE ! Bravo à Sofiane qui avait trouvé la bonne réponse: “The Bottle”.

Joe Bataan en concert à Paris le 26 juin
Attention, événement ! Joe Bataan, le roi du latin-groove, donnera son premier concert à Paris le 26 juin dans le cadre de la Latin Soul Night #1. La légende new-yorkaise se produira en compagnie de la formation Setenta, une signature du label Hot Casa Records.
À noter que cette soirée/concert aura lieu au Théâtre des Étoiles (Paris 10ème) et débutera aux alentours de 22 heures.

Gagnez des compilations CD et vinyle de “Groove Revolution” (terminé)
Le 9 février, Wagram Music a publié Groove Revolution, un coffret 4-CDs renfermant 60 titres constituant la bande-son imaginaire du Black Power à l’occasion du 50ème anniversaire de la disparition de Malcolm X. Sous-titrée Ultimate tracks and mind-blowing jazz, soul & funky music from the 60’s & 70’s, cette sélection réalisée par l’équipe de Funk★U Magazine aligne des titres emblématiques et des raretés funk, soul, jazz et des extraits de bandes originales de films featuring Gil Scott-Heron, Cymande, Betty Davis, The Fatback Band, Millie Jackson, James Brown, Herbie Hancock, Joe Bataan, mais aussi Darondo, The Brief Encounter, Apple and the Three Oranges, Camille Yarbrough, Little Beaver et bien d’autres ! Groove Revolution est également disponible en version vinyle simple et sur iTunes (voir tracklisting ci-dessous).
En partenariat avec Wagram Music, Funk★U vous propose de gagner des coffrets 4-CDs et le vinyle de la compilation Groove Revolution ! Pour remporter vos CDs et LPs, il suffit de répondre à la question suivante en nous écrivant à concoursfunku@gmail.com avant le mardi 4 mars minuit. N’oubliez pas d’ajouter vos coordonnées complètes (nom, prénom, adresse postale) et de préciser si vous souhaitez recevoir la version CD ou vinyle de Groove Revolution !
- Combien de titres écrits Par Gil Scott-Heron trouve-t-on dans la version CD de Groove Revolution ?
CONCOURS TERMINÉ ! Bravo aux gagnants qui avaient trouvé la bonne réponse : 4 titres écrits par Gil Scott-Heron figurent dans le coffret CD (“The Revolution Will Not Be Televised”, “Home Is Where The Hatred Is”, “The Bottle” (repris par Brother to Brother) et “A Toast to the People” interprété par Black and Blues). Note : La réponse 3 titres a été également acceptée.
GROOVE REVOLUTION
Ultimate tracks and mind-blowing jazz, soul & funky music from the 60’s & 70’s
CD 1 – Heavy Funk & Hard-hitting Street Grooves
1/ Angela Davis We’re Threatening the Oppressors
2/ Gil Scott-Heron The Revolution Will Not Be Televised
3/ Darondo Get Up Off Your Butt
4/ Joe Simon You Don’t Know What You Got
5/ The Fatback Band Yum Yum (Gimme Some)
6/ Cymande Brothers on the Slide
7/ Eugene Blacknell We Know We Have To Live Together
8/ Millie Jackson Two-Faced World
9/ The Propositions Africana
10/ Turner Bros. Sound of the Taurus
11/ Master Plan Inc. Bright Lights, Big City
12/ Mike James Kirkland The Prophet
13/ Apple and the Three Oranges Curse Upon the World
14/ The Whatnauts Why Can’t People Be Colors Too ?
15/ Brother To Brother Chance With You
CD2 – Blaxploitation Vibes
1/ Joe Bataan Shaft
2/ Sounds of the City Experience Getting Down
3/ Don Julian and the Larks Shorty The Pimp
4/ Doris Duke Woman of the Ghetto
5/ Creative Source Who Is He And What Is He To You ?
6/ Millie Jackson I’m Free
7/ S.O.U.L. Love Peace and Power
8/ Don Julian and the Larks Where I’m Comin’ From
9/ Black and Blues A Toast To The People
10/ Willie & West Attica Massacre
11/ HP Riot The Dollar Sign
12/The Rimshots Takin’ It
13/ Herbie Hancock Watermelon Man
14/ Don Julian and the Larks Savage ! (Title Theme)
CD 3 – Funky Women & Soul Protest
1/ Camille Yarbrough Take Yo’Praise
2/ Betty Davis Anti-Love Song
3/ Carla Whitney War
4/ Betty Padgett Sugar Daddy (pt 1)
5/ Lynn Collins Think (About It)
6/ James Brown Night Train
7/ Bobby Williams Funky Superfly (Part 1 & 2)
8/ George Scott My Neighborhood
9/ Darondo Let My People Go
10/ The Whatnauts World
11/ Joe Simon Get Down Get Down
12/ Black Ivory I Keep Asking You Questions
13/ Leon Thomas Welcome to New York
14/ Don Julian Message from a Black Man
15/ Gil Scott-Heron Home Is Where The Hatred Is
16/ Cymande The Message
CD4 – Latin Moods, Spiritual Jazz & Boogie
1/ H. Rap Brown Excerpt From Speech #2
2/ The Brief Encounter The Brief Encounter (Intro)
3/ Seguida Funky Felix
4/ The Fatback Band Mister Bass Man
5/ Mongo Santamaria Black Dice
6/ Gato Barberi Tupac Amaru
7/ Roberto Roena Sing a Simple Song
8/ Malone and Barnes Road Man
9/ The Rimshots A Hot Day in Harlem
10/ Brother to Brother In the Bottle
11/ The Philly Armada Orchestra For the Love of Money
12/ Little Beaver Concrete Jungle
13/ Manu Dibango Motapo
14/ Barry White Ghetto Letto
15/Timmy Thomas Why Can’t We Live Together
Tracklisting vinyle
Face A
1. The Philly Armada Orchestra « For the Love of Money » (6,30)
2. Joe Bataan “Shaft” (5,55)
3. HP Riot “The Dollar Sign” (4,36)
4. Malone and Barnes « The Road Man » (3,24)
5. The Rimshots « Takin’It » (3,25)
6. Cymande « The Message » (4,19)
Face B
1. Eugene Blacknell “We Know We Have to Live Together” (5,51)
2. Brother To Brother “Chance With You” (4’50)
3. Mike James Kirkland « The Prophet » (4,12)
4. Little Beaver “Concrete Jungle” (4,54)
5. Manu Dibango « Motapo » (5,27)
6. Timmy Thomas « Why Can’t We Live Together » (3,32)

“Groove Revolution”, le son du Black Power en 4CDs et vinyle
Le 9 février, Wagram Music publie Groove Revolution, un coffret 4-CDs renfermant 60 titres constituant la bande-son imaginaire du Black Power à l’occasion du 50ème anniversaire de la disparition de Malcolm X. Sous-titrée Ultimate tracks and mind-blowing jazz, soul & funky music from the 60’s & 70’s, cette sélection réalisée par l’équipe de Funk★U Magazine aligne des titres emblématiques et des raretés funk, soul, jazz et des extraits de bandes originales de films featuring Gil Scott-Heron, Cymande, Betty Davis, The Fatback Band, Millie Jackson, James Brown, Herbie Hancock, Joe Bataan, mais aussi Darondo, The Brief Encounter, Apple and the Three Oranges, Camille Yarbrough, Little Beaver et bien d’autres !
Groove Revolution est également disponible en version vinyle simple et sur iTunes (voir tracklisting ci-dessous).
Communiqué de presse
Bien plus que de simples genres musicaux, le funk et sa noble aînée la soul music revêtent une dimension sociale et politique inhérente à l’histoire du peuple noir américain. Le paysage sonore de l’Amérique noire des années 1960-1970 s’inscrit dans le zeitgeist culturel de l’époque, à l’intersection de la politique, de la mode, de la publicité et du cinéma.
Exaltante comme un discours de Martin Luther King, implacable comme une citation de Malcolm X et sexy comme un film blaxploitation starring Pam Grier, voici la bande-son du mouvement Black Power en 60 titres signés Gil Scott-Heron, Cymande, Betty Davis, Fatback, Millie Jackson, Barry White et bien d’autres. Say it loud !
Groove Revolution (Wagram Music). Compilation 4-CDs ou vinyle simple. Disponible le 9 février.
GROOVE REVOLUTION
Ultimate tracks and mind-blowing jazz, soul & funky music from the 60’s & 70’s
CD 1 – Heavy Funk & Hard-hitting Street Grooves
1/ Angela Davis We’re Threatening the Oppressors
2/ Gil Scott-Heron The Revolution Will Not Be Televised
3/ Darondo Get Up Off Your Butt
4/ Joe Simon You Don’t Know What You Got
5/ The Fatback Band Yum Yum (Gimme Some)
6/ Cymande Brothers on the Slide
7/ Eugene Blacknell We Know We Have To Live Together
8/ Millie Jackson Two-Faced World
9/ The Propositions Africana
10/ Turner Bros. Sound of the Taurus
11/ Master Plan Inc. Bright Lights, Big City
12/ Mike James Kirkland The Prophet
13/ Apple and the Three Oranges Curse Upon the World
14/ The Whatnauts Why Can’t People Be Colors Too ?
15/ Brother To Brother Chance With You
CD2 – Blaxploitation Vibes
1/ Joe Bataan Shaft
2/ Sounds of the City Experience Getting Down
3/ Don Julian and the Larks Shorty The Pimp
4/ Doris Duke Woman of the Ghetto
5/ Creative Source Who Is He And What Is He To You ?
6/ Millie Jackson I’m Free
7/ S.O.U.L. Love Peace and Power
8/ Don Julian and the Larks Where I’m Comin’ From
9/ Black and Blues A Toast To The People
10/ Willie & West Attica Massacre
11/ HP Riot The Dollar Sign
12/The Rimshots Takin’ It
13/ Herbie Hancock Watermelon Man
14/ Don Julian and the Larks Savage ! (Title Theme)
CD 3 – Funky Women & Soul Protest
1/ Camille Yarbrough Take Yo’Praise
2/ Betty Davis Anti-Love Song
3/ Carla Whitney War
4/ Betty Padgett Sugar Daddy (pt 1)
5/ Lynn Collins Think (About It)
6/ James Brown Night Train
7/ Bobby Williams Funky Superfly (Part 1 & 2)
8/ George Scott My Neighborhood
9/ Darondo Let My People Go
10/ The Whatnauts World
11/ Joe Simon Get Down Get Down
12/ Black Ivory I Keep Asking You Questions
13/ Leon Thomas Welcome to New York
14/ Don Julian Message from a Black Man
15/ Gil Scott-Heron Home Is Where The Hatred Is
16/ Cymande The Message
CD4 – Latin Moods, Spiritual Jazz & Boogie
1/ H. Rap Brown Excerpt From Speech #2
2/ The Brief Encounter The Brief Encounter (Intro)
3/ Seguida Funky Felix
4/ The Fatback Band Mister Bass Man
5/ Mongo Santamaria Black Dice
6/ Gato Barberi Tupac Amaru
7/ Roberto Roena Sing a Simple Song
8/ Malone and Barnes Road Man
9/ The Rimshots A Hot Day in Harlem
10/ Brother to Brother In the Bottle
11/ The Philly Armada Orchestra For the Love of Money
12/ Little Beaver Concrete Jungle
13/ Manu Dibango Motapo
14/ Barry White Ghetto Letto
15/Timmy Thomas Why Can’t We Live Together
Tracklisting vinyle
Face A
1. The Philly Armada Orchestra « For the Love of Money » (6,30)
2. Joe Bataan “Shaft” (5,55)
3. HP Riot “The Dollar Sign” (4,36)
4. Malone and Barnes « The Road Man » (3,24)
5. The Rimshots « Takin’It » (3,25)
6. Cymande « The Message » (4,19)
Face B
1. Eugene Blacknell “We Know We Have to Live Together” (5,51)
2. Brother To Brother “Chance With You” (4’50)
3. Mike James Kirkland « The Prophet » (4,12)
4. Little Beaver “Concrete Jungle” (4,54)
5. Manu Dibango « Motapo » (5,27)
6. Timmy Thomas « Why Can’t We Live Together » (3,32)