C’est dans un Élysée-Montmartre tout neuf et légèrement « Trianonisé » que Mayer Hawthorne retrouvait Paris jeudi soir, trois ans après sa dernière venue au Cabaret sauvage. Ravagée par un incendie en 2011, la salle de bal du boulevard Rochechouart construite par Gustave Eiffel en 1889 a conservé sa structure d’origine et bénéficie aujourd’hui d’un éclairage plus lumineux et d’un confortable espace lounge au sommet de son célèbre escalier. Hélas, l’endroit a aussi gardé ses mauvaises habitudes sonores avec une acoustique boomy et tonitruante plombant la performance d’entrée devant un parterre rempli aux deux tiers.
Performer et chanteur limité, le producteur multi-instrumentiste signé sur le label Stones Throw est heureusement accompagné par quatre jeunes musiciens et une choriste compétente qui restitueront avec fidélité et une sympathique énergie positive les extraits de ses quatre albums solo, sans oublier « Do It » du side-project Tuxedo et deux covers surprises : « Walk This Way » d’Aerosmith, enchaîné à son propre « The Walk » et à une citation du « Gimme a Little Sign » de Brenton Wood, puis « Everybody Wants to Rule the World » de Tears For Fears en clôture. Pas de « Javanaise », la reprise tricolore de son dernier EP Time for Love au programme, mais sur le langoureux « Cosmic Love » interprété en fin de set, nombreux sont ceux qui se sont aimés « le temps d’une chanson », pour citer Gainsbourg.