Un an après We Like it Here, Snarky Puppy revient avec un nouvel album entièrement instrumental en compagnie du Metropole Orkest, un ensemble d’une cinquantaine de musiciens en prime. Signé sur le label Impulse, une première pour une formation revendiquée indépendante, Sylva est une pépite fusion orchestrée de main de maître par Michael League, bassiste et leader du groupe. À la première écoute, on se demande si l’on n’est pas en train d’écouter la bande originale d’une nouvelle saison de Game Of Thrones, tant la production et les arrangements cordes/cuivres, bien qu’empreints d’une modernité flagrante, sont imagés : « Sintra » et « Gretel » abondent dans ce sens.
Il y en a pour tous les goûts : les amateurs des premiers succès du groupe adoreront à coup sûr « Flight » et « The Clearing ». Ces deux morceaux possèdent un côté fusion aux sonorités distordues et aux efficaces arrangements groove. La seconde partie de « The Clearing » délivre un gimmick récurrent repris d’abord par les cuivres, puis par le Moog dans un tempo légèrement plus élevé et qui reste très (trop) facilement en tête. La fusion est encore perceptible sur « The Curtain », avec une mention spéciale à son très bel outro de piano. « Atchafalaya » est un titre très New-Orleans, un univers certainement véhiculé par l’omniprésence des cuivres du Metropole Orkest et l’arrangement chargé de la session rythmique couplé à celui de l’orgue.
Sylva est un album à part et réellement audacieux dans la discographie de Snarky Puppy. Pas étonnant que le projet ait intéressé Jean-Philippe Allard, le directeur du label Impulse. À quand une bande originale de cette qualité commandée par Hollywood ? Michael League, lui, en rêve secrètement.
Jim Zelechowski
Snarky Puppy & Metropole Orkest Sylva (Impulse!/Decca/Universal). CD/DVD disponible. En concert à Paris (L’Olympia) le 7 mai et au festival Jazz à Coutances le 8.