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Stevie Wonder, Juan-les-Pins (18/07/2014)

Complet en moins de cinq heures lors de la mise en vente des places le 2 avril dernier, ce concert était certainement le plus attendu de l’été sur la Côte d’azur. Un cadre idyllique, une affiche de rêve… Stevie Wonder a-t-il cependant confirmé toutes les attentes ?

Avant même l’arrivée de Gregory Porter, le directeur du festival était venu annoncer un entracte d’une heure entre les performances des deux géants de la soirée, ce qui lui valu quelques huées dans les travées antiboises. Le set de Gregory Porter fut à l’image de l’homme et de son groupe : brillant et envoutant. Quelques heures plus tôt, Porter nous avait confirmé backstage une grosse surprise, le genre de surprise que le public de Copenhague avait eu la chance de recevoir il y a quelques jours. Que nenni, Gregory Porter assura sa première partie seul du début jusqu’à la fin, avec une mention spéciale pour les interprétations de « Painted On Canvas » et « Liquid Spirit », qui sous un coucher de soleil en bord de mer, ont été les deux moments forts de cette soirée exceptionnelle.

Après une heure et dix minutes d’entracte, le backing-band de Stevie Wonder s’installe sur scène. Le public de la pinède se réveille d’un seul coup, puis le natif de Saginaw tente laborieusement de faire chanter l’auditoire sur le classique de Marvin Gaye « How Sweet It Is », prouvant une fois de plus que le public français et le public anglo-saxon ne possèdent pas la même réactivité. Quelques surprises sont à noter au niveau de la setlist qui, depuis plus de six ans, n’a presque pas bougé.  Le classique « Fever » de Little Willie John a été interprété par Keith John, son choriste. « Golden Lady »  et « You’ve Got It Bad Girl » ont également été magnifiquement joués. Comme depuis le début de cette tournée, Stevie n’a presque pas dégainé son harmonica. En revanche, il s’est beaucoup amusé derrière son Harpejji, un instrument qu’il avait découvert au NAMM Show à Los Angeles en 2012.

Quelques difficultés vocales (Stevie Wonder traine une vilaine angine depuis un peu plus d’une semaine, il s’en est d’ailleurs excusé hier soir) et des moments de flottement à signaler. Le show est rodé, peut-être un peu trop.  « Visions » a été massacré par les deux guitaristes peu inspirés hier soir lors de leurs chorus à rallonge (Errol Cooney, Kyle Bolden, revenez les gars !). Tout comme à Vienne, nous avons droit à un speech dénonçant la guerre, le terrorisme et faisant preuve de désarroi face au crash du Boeing de la Malaysian Airlines, abattu en Ukraine il y a deux jours. Tel un pasteur, Stevie Wonder a aussi fait chanter aux festivaliers un « No War, No Terrorism » improvisé entre « Visions » et « Living For The City ».

Le réel point d’orgue de la soirée intervient quand Stevie Wonder s’installe au percussions et invite Gregory Porter à venir « chanter ce qu’il veut ». Ce dernier s’installe sur la gauche du maestro sans être intimidé. Celui qui a ouvert la soirée ne blaguait pas en nous promettant quelque chose de spécial avant le concert. Gregory Porter entame « Amazing Grace », puis Stevie Wonder ne change le tempo en enchaînant sur « Ain’t No Sunshine » de Bill Withers, pour ensuite terminer sur  « In The Ghetto ». Les deux voix se marient à la perfection. Dans vingt ans, les 4000 chanceux présents hier soir pourront dire « J’y étais ! ». Mais sans cette intervention, il est certain que ce show aurait ressemblé à –presque- tous ceux de cette tournée européenne.

Jim Zelechowski (Photo : Antibes Jazz Festival)

Setlist Gregory Porter

  1. Painted on Canvas
  2. On my Way To Harlem
  3. No Love is dying
  4. Liquid Spirit
  5. Wolfcry
  6. Work Song
  7. Hey Laura
  8. Be Good
  9. 1970 What ?

 

Setlist Stevie Wonder

  1. How Sweet it is (to Be Loved by You)
  2. Master Blaster (Jammin’)
  3. Higher Ground
  4. As if you Read My Mind
  5. Blues impro
  6. Day Tripper
  7. You’ve Got it Bad Girl
  8. Knocks Me Off My Feet
  9. Golden Lady
  10. Overjoyed
  11. Don’t You Worry ‘bout a Thing
  12. Signed, Sealed, Delivered (I’m Yours)
  13. Sir Duke
  14. Visions
  15. Livin’ for the City
  16. Ebony & Ivory
  17. Amazing Grace / Ain’t No Sunshine / In The Ghetto (en duo avec Gregory Porter)
  18. I Just Called to Say I Love You
  19. Superstition

2 Commentaires

  • Merci pour le review et le setlist.
    L’intervention de Porter devait être sympa. Sinon, pour le reste, effectivement, c’est le « minimum syndical » pour Stevie, comme sur toute la tournée.

    Il est étonnant que malgré le peu de réactivité du public français, Stevie ne varie pas son entrée et les morceaux qui ne font pas mouche.

  • Clavier-guitare à la main Stevie fait son entrée sur la mythique Pinède de Juan-Les-Pins avec c 13 musiciens,il ouvre le bal avec « It s so sweet to be loved by you », une reprise de Marvin Gaye..
    Au milieu d’un morceau(?), Stevie se trompe, se moque de lui-même (trop fort), les tubes s’enchaînent (Sublime