Live Report Soul

Stevie Wonder, Jazz à Vienne (14/07/2014)

Louis Haynes et Joachim Bertrand (dont c’était le 12ème show Wonderien) étaient hier soir à Vienne pour le concert exceptionnel de Stevie Wonder. Avis contrastés :

Report 1

Non content d’avoir un répertoire exceptionnel lui permettant d’assouvir la soif de ses fans les plus fervents jusqu’à la ménagère en mal d’amour, Stevie Wonder a toujours eu le don de communier avec son public. Sur le papier, le théâtre Antique de Vienne semblait être l’endroit rêvé pour une messe au grand air avec un chœur de 7500 âmes excitées par cette extra night décrochée sur le fil par les organisateurs du festival.

Invité à jouer les amuses gueule, Allen Stone a fait du Allen Stone avant de laisser sa place à un interminable ballet de techniciens. La nuit venue, Stevie Wonder a livré un show poussif traversé par de trop rares fulgurances. À aucun moment la mayonnaise n’a pris avec un public dérouté par un tour de chant décousu, composé de classiques réchauffés mille fois entendus et de raretés bien choisies mais sans âme (« You’ve Got It Bad Girl », « I Can’t Help It », « It’s Wrong (Apartheid) », « Joy Inside My Tears »). Un hommage emprunté aux géants du Jazz  et quelques déclarations mièvres sur la paix, l’égalité et l’amour de Dieu n’ont pas franchement aidé a sortir de l’ornière un artiste embourbé dans une tournée sans queue ni tête, mal entouré par un groupe usé et des choristes à la rue à l’exception de Keith John, fidèle au poste lorsque son patron oublie les paroles. Une soirée aussi excitante que le girl band princier du moment. C’est peu dire.

Joachim Bertrand

Report 2

Après la chaude journée d’hier, le concert de Stevie Wonder était une nécessité. La première partie d’Allen Stone est accueillie par un amphithéâtre plein à craquer aux alentours de 20 heures, et sert de coupe faim aux impatients. Long et bien mené, le set de 60 minutes échauffe le public, qui une fois à blanc, devra patienter une heure supplémentaire avant de voir apparaître sur scène la légende de la Motown accompagnée de son groupe. 
La formation assurera un show de près de deux heures d’une grande qualité et d’une grande inventivité digne de la carrière de Stevie Wonder, prenant par surprise le public (ainsi que ses propres musiciens) sur plusieurs titres.

Toutes les périodes sont évoquées et habilement révisitées. Les mélanges des genres et des références sont nombreux et parfois osés (une reprise de « Day Tripper » des Fab Four, « A Night In Tunisia » de Dizzy Gillespie et « Satin Doll » de Duke Ellington) face à un public peu réceptif en début de concert. Un rapide hommage  au King Of Pop est présenté lorsque le groupe interprète « I Can’t Help It », composé pour Michael Jackson à l’époque d’Off The Wall. Même si le génial multi-instrumentiste reste installé au piano et aux claviers pour la plupart de la soirée, le public n’a eu malheureusement qu’à un seul solo d’harmonica, une rapide excursion dans le blues grâce à son Harpeji ainsi qu’une petite session de percussions sur des rythmes brésiliens. 
Le backing band est exemplaire, entre prévision et improvisation. Hormis quelques légers larsens et pas de titre en rappel, un concert irréprochable et d’une qualité exceptionnelle.

Louis Haynes

Photo : Le Dauphiné Libéré/Marc GREINER

Setlist TBC

  • How Sweet It Is (To Be Loved By You)
  • Master Blaster
  • Higher Ground
  • As If You Read My Mind
  • Blues Jam
  • Day Tripper
  • You’ve got it Bad Girl
  • I can’t Help It/ Night In Tunisia
  • Satin Doll/ Overjoyed
  • Don’t You Worry ‘bout a Thing
  • Sir Duke
  • I Wish
  • Living for The City
  • Ebony And Ivory / It’s Wrong (Apartheid)
  • Part Time Lover
  • Improvisation intro / Joy Inside My Tears
  • My Cherie Amour
  • I Just Called To Say I Love You
  • Superstition


12 Commentaires

  • Du coup, c’était bien ou pas ? Parce qu’il y a 4 ans, dans les arènes de Nimes, c’était juste éblouissant avec un medley « Little Stevie Wonder » surprenant (il trafiquait sa voix pour chanter comme à 12 ans) et un final « Gospel » des plus réjouissants.

  • Je partage le même avis mi-figue mi-raisin de Joachim. Ca reste du Stevie. C’est donc mieux que bien. Mais si vocalement Stevie était en forme, la setlist était décousue avec de gros temps morts mal gérés ou des morceaux « mou du genou », tel How sweet it is, day tripper ou la partie percussion, sans grand intérêt et interminable. Nous étions très en deça des show de 2008 et 2010. Nous avions vraiment l’impression que les titres étaient décidés au fur à mesure sans réelle articulation, sauf les I Wish – Sir duke, etc… dont Stevie use et abuse des transitions maintes fois éprouvées.
    Gros cafouillage sur ebony and Ivory aussi où tant Stevie que Aïsha ne se souvenaient plus des paroles (et le public encore moins avec de meilleures raisons car le titre ne fût pas un carton en France de mémoire).
    La fin a été baclée pour cause de couvre feu.
    Le show n’a duré que 2h10, ce qui pour Stevie est très peu.
    J’ai adoré I can’t help it et quelques autres « fulgurances » comme le dit Joachim, mais c’était relativement inégal. La section percussion et celle des cuivres étaient bonnes mais les guitares et les choristes étaient à la traîne. Keith (choriste) et Nathan Watts (bassiste) sont fidèles au poste et demeurent excellents.

    Conclusion : c’était mon quatrième concert de Stevie et sauf opportunité géographique et prix dérisoire, je ne retournerai pas le voir. Sauf à ce qu’il tourne dans le cadre de la promo d’un nouvel album (mais c’est une arlésienne) ou d’une tournée concept bien préparée, évidemment. Stevie reste génial mais la magie et le mojo s’étiolent avec le temps. A ceux qui ne l’ont jamais vu, allez y. A ceux qui l’ont déjà vu, passez votre chemin, au risque d’être déçu.

  • Oui c’était super. Je trouve le 1er avis extrêmement dur. Il ne faut pas oublier que stevie a une grippe depuis quelques jours, ce qui explique a mon avis les modifications de set list. On a senti a certains moments les zicos un peu déboussolés. C’est ce qui fait le charme de stevie. Si c’est pour écouter un cd, je me tape pas 4 h de queue …
    On sentait qu’il avait du mal a certains moments, mais putain ce envoie toujours autant. J’étais a Nîmes il y a 4 ans et j’ai plus apprécié le concert d’hier, pendant lequel il a plus fait participer le public.

  • J’attend impatiemment de le voir en DVD ou sur une chaine de TV pour me faire mon avis . Même si ce ne sera bien entendu pas le même style d’avis. Le direct et le différé ne donne pas pareil 😉

  • Tu devrais attendre longtemps et quand bien même France O aurait l’autorisation de le diffuser, il serait forcément édité.

  • Je me range sur l’avis 2. Je l’ai vu au Luxembourg et je peux dire que le tracklisting était différent (pas de reprise de MJ, notamment). Le groupe était à la hauteur. Pas déçu, et pour info 2h de concert montre en main (pas de rappel).

  • C’est sûr que l’ouverture de Nimes (et de la tournée 2010) sur « My Eyes Don’t Cry No More » avec un Stevie déchaîné sur l’intro au Keytar, c’était quand même la meilleure des entrées possible. Et le reste avait tenu ses promesses.

    C’est surtout le prix des billets qui fait tousser fortement, je trouve. Chaque année, il prend 20 euros. Stevie, c’est quand même pas Elton John que je sache !

  • Pour moi ce sera le 1er concert de Stevie pour Juan les pins(06) il me tarde!! que je couvre en tant que photographe quand je vois les restrictions que l’attaché de presse ma communique aujourd’hui Hallucinante!!!! (signature de contrat pas grave + surtout donné toutes les photos etc…)

    A Joachim,
    A Vienne les même restrictions ?

  • Mon premier concert de Stevie Wonder, et j’espère pas le dernier…
    Un moment magique : des tubes, des musiciens au top, un super temps, et bien sûr, Stevie très en forme et qui vit toujours sa musique !

    Par contre, est-ce que quelqu’un saurait comment connaître les noms des musiciens de son groupe, à ce concert ?

  • Bonjour à tous,

    Je rentre de Juan les Pins, et j’ai vu du grand Stevie Wonder hier soir 🙂 Enfin, c’est mon opinion. 2h30 se show non stop, petite collaboration avec l’excellent Grégory Porter (pas en reste non plus, avec une super 1ère partie). Bref, il me semble qu’à Juan, il a fait l’unanimité 🙂

  • Le sax c’était Ryan Kilgore le percu Munyungo Jackson et bien sur Aïcha sa fille au choeur ( entre autre) pour le reste je ne sais pas

  • j ai vu une legende vivante.je ne comprends pas les critiques,j ecoute stevie depuis l age de16 ans j en ai 49,ma relation musicale avec stevie est quasi pere fils .meme s il avait joué 1 heure et parlé 1 heure j aurai été comblé.he les g