Album Chroniques

D’Angelo « Live at the Jazz Café, London »

Enregistré en 1995, sorti une première fois en 1998 au Japon, puis en réédition spéciale (toujours japonaise) en 2000 avec la reprise d’« Heaven Must Be Like This » des Ohio Players en bonus, le Live at the Jazz Café de D’Angelo est enfin disponible en version intégrale, en pressage américain et augmenté de 4 titres. Premièrement, cette ultime édition respecte l’ordre des titres qui ont été joués au Jazz Café de Londres le 14 septembre 1995, ce qui change tout à l’écoute : moins d’effet « patchwork », plus de cohérence et de plaisir d’écoute. Ensuite, sur les trois morceaux supplémentaires, on découvre pour la première fois et en excellente qualité la reprise laidback et puissante du « Fencewalk » de Mandrill qui met en avant les choristes (Angie Stone, Debbie Cole, Karen Bernod). Les deux autres ajouts sont exécutés avec tout autant de finesse et de talent par le guitariste Mike Campbell, la basse de Jerry Brooks et la batterie d’Abe Fogle.

Michael Eugène Archer (aka D’Angelo) délivre une prestation d’excellente facture sur les reprises d’Al Green (« I’m So Glad Your Mine) et des Ohio Players (« Sweet Sticky Thing »), mais aussi sur sa version live de « Jonz in my Bonz ». On connaissait déjà des versions en public de ces trois derniers titres, mais la façon dont ils sont exécutés au Jazz Café bénéficie d’une intensité inédite . Mention spéciale au solo inédit du guitariste en intro de « Lady », dans un style qui n’aurait rien à envier à celui de Jesse Johnson. Enfin, le commentaire d’Alan Leeds (manager depuis le Voodoo Tour) dans le booklet ainsi que la traduction du texte japonais dépoque et de l’interview de D’Angelo par Carol Hisasue sont aussi un précieux témoignage sur l’ambiance des coulisses du Jazz Café de Londres. On apprend notamment que Robert DeNiro, Puff Daddy ou encore le réalisateur John Singleton faisaient partie des VIP présents ce soir là… Dans l’attente du réveil du génie de la neo-soul après 14 ans de silence discographique, cette réédition ultimate est un vrai régal.

Jim Zelechowski

D’Angelo Live at the Jazz Café (Universal). Disponible depuis le 25 mars en CD et digital.

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