Le 28 octobre prochain, Mavis Staples donnera un concert exceptionnel à Paris (New Morning). En exclusivité pour Funk-U, l’ancienne vocaliste des légendaires Staple Singers dévoile le contenu d’un show qui devrait combler les amateurs de soul séculaire et de folk séminal.
Funk-U : Vous allez vous produire à Paris, au New Morning, le 28 octobre après cinq ans d’absence. Vos apparitions sont rares en France.
Mavis Staples : Oui, je sais, et j’en suis la première désolée. J’espère que vous ne m’en voulez pas trop (rires) !
A quoi va ressembler ce concert ?
Nous allons chanter nos chansons, les anciennes et les nouvelles. Il y aura des chansons des Staple Singers, nos chansons soul et nos chansons gospel, nos freedom songs. Bien sûr, je chanterai aussi des chansons de One True Vine et You Are Not Alone, les deux albums que j’ai enregistré avec Jeff Tweedy, du groupe Wilco. Nous sommes là pour que vous preniez du bon temps, pour vous rendre heureux.
Qui sont les musiciens qui vont vous accompagner sur scène ?
Nous sommes sept sur scène : Steven Hodges est à la batterie, Rick Holmstrom est à la guitare et Jeff Turmes joue de la basse. Il y aura aussi trois choristes : ma sœur Yvonne Staples, Donny Gerrard et Vicki Randle.
Vous souvenez-vous de la première venue des Staple Singers en France ?
Oui, je suis venue pour la première fois à Paris avec ma famille à la fin des années 1960. « I’ll Take You There » et « Respect Yourself » n’étaient même pas encore sortis, si je me souviens bien. C’était grandiose. Gai Paris (en français dans le texte, ndt) ! Mon père et mes deux sœurs étaient là, tout était incroyable, il suffisait juste de lever les yeux. Nous nous étions jurés d’apprendre à parler le français en rentrant chez nous, mais nous ne l’avons jamais fait. Ca aurait bien pu nous aider dans quelques situations !
On vous a revu à Paris-Bercy en 1988 aux côtés de Prince lors de la tournée Lovesexy.
Prince avait constitué un groupe rien que pour moi. J’ai fait ses premières parties sur cette tournée, et il m’a invité à jouer « I’ll Take You There » avec lui plusieurs fois sur scène. J’ai eu tellement de chance de pouvoir travailler avec Prince. Il m’avait fait appeler au téléphone par son manager et je n’en croyais pas mes oreilles. C’est mon père, Pops Staples, qui avait décroché. Il m’a dit « Mavis, Prince veut te parler ». Je lui répondu « Quel Prince ? », et il m’a dit « Le gars en violet. Il veut écrire des chansons et produire un album pour toi ». J’ai cru que j’allais m’évanouir.
Allez-vous jouer des extraits de Time Waits For No One et The Voice, vos albums produits par Paisley Park entre 1989 et 1993 ?
Oh non, mon groupe ne connaît pas ces morceaux. Ca fait tellement longtemps que je ne les ai pas chantés ! On ne nous demande jamais de jouer ces chansons aux Etats-Unis, et je me souviens que ces albums n’ont eu du succès qu’en Europe. Désolée (rires)…
Un dernier mot pour vos fans français ?
Je suis une citoyenne du 3ème âge, mais j’ai toujours le feu. Nous allons vous apporter de la joie, de l’inspiration, du bonheur. Paris m’a tellement manqué, alors venez, je vous promets une sacrée dose de bon temps et de bonne soul.
Propos recueillis par Christophe Geudin
Mavis Staples en concert à Paris (New Morning) le 28 octobre. Billets en vente sur tous les réseaux. Album One True Vine (Anti-PIAS) disponible.