Live Report

Live Report : The Headhunters Paris (New Morning) 17/10/2012

 

Mike Clark (Noé Termine pour www.funku.fr)

Il paraît qu’Herbie Hancock s’apprête à faire un retour solo mais groovy à la salle Pleyel le 31 octobre. Si le membre fondateur des Headhunters a quitté son groupe le plus funky et opéré quelques virages stylistiques, les chasseurs de têtes, eux, sont toujours restés dans le même esprit. Organisée autour du duo percussion-batterie (Bill Summers, qu’on retrouve déjà sur  Head Hunters et Mike Clark, crédité sur le premier album sans Hancock, Survival Of The Fittest), cette mouture 2012 est plutôt une bonne surprise. Les trois nouveaux venus, plus jeunes que leurs leaders, ont chacun des choses à dire, et ça tombe bien car c’est à eux qu’est laissée la parole tout le concert durant. Les Headhunters nous servent un dialogue permanent entre un saxophone rutilant (Rob Dixon) et un Rhodes spatial (Rob Bargad) soutenus par une basse (Richie Goods) pas trop bavarde sur la technique, mais fine sur le placement, envoûtante durant une version solo d »’Imagine » de John Lennon.

Bill Summers (Noé termine pour www.funku.fr)

Contrairement à d’autre concerts du même acabit, le jazz-funk délivré ce soir trouvait un bon équilibre, suffisamment tendu pour tenir un auditoire en haleine, pas assez pour le faire espérer danser, donc pas d’espoirs brisés ni de baisse de régime. Un show honnête, pas révolutionnaire mais idéal pour les nostalgique, du moment qu’on ne s’attend pas à ce que soit exhumée la créativité et la virtuosité des débuts. D’ailleurs, et ce malgré toute la sympathie et la ferveur du groupe, l’ombre d’Herbie plane dans la salle, dans le choix des morceaux comme  »Chameleon » ou  »Sly », mais aussi dans les quelques remarques glissées à son sujet, dont on aurait pu se passer.

Noé Termine

Set 1

  • 4 String Drive
  • Palm Grease
  • Tracie
  • Ginger Bread
  • Butterfly
  • Chameleon

Set 2

  • Sly
  • Paging Mr. Wesley
  • Watermelon Man
  • Loft Funk
  • M Trane
  • Salamander

Rob Dixon (Noé termine pour www.funku.fr)

 

8 Commentaires

  • J’ai hésité à aller à ce concert, l’absence de Paul Jackson, pilier essentiel, y a été pour beaucoup. J’aime bien Richie Goods, son album live a pas mal tourné ici, mais je me rappelle de précédents concerts des Headhunters où Mike Clark pédalait dans la semoule et c’est Paul qui heureusement venait à la rescousse! Je me suis contenté de la retransmission FM pour cette fois. Et en effet bad vibe dans le commentaire glissé contre Herbie au début de « Watermelon Man » : « Herbie made millions with that tune, we made hundreds… so buy that goddamn CD! » [= leur dernier opus, « Platinum »]. Messieurs, désolé de vous le rappeler, mais tous Headhunters que vous êtes, c’est Herbie qui a composé ce morceau, c’est lui le maestro, donc rendez à César…
    Suite et fin du match lors de la venue imminente de Mr.Hands la semaine prochaine! 🙂

  • C’est quoi ce report tièdasse : « Un show honnête, pas révolutionnaire mais idéal pour les nostalgique » et ce commentaire politicien « Suite et fin du match… »: !!!
    On a vu un concert de fou (plus de 3 heures !) avec des morceaux groovy et aériens bien démarqués des originaux, sans en trahir l’esprit,grâce une belle empreinte jazzy (excellent Rob Dixon au saxes). Certes on a pas dansé comme avec Banda Black Rio Mais qu’est-que c’était bon ! « Tracie » morceau du dernier album et moment fort du concert c’est « pour les nostalgiques » ? ah bon ? Richie Goods virevoltant, Bill Summers et Mike Clark en vieux roublards complices bien affûtés et Bargad aux claviers qui a joué son jeu sans essayer de plagier Herbie.
    @ Massis je crois que tu n’a rien compris à leur message. Certes ils ont un peu beaucoup insisté sur la vente de leur CD mais on peut les blâmer d’essayer de se démarquer de l’ombre du géant qu’est Herbie Hancock ? J’ai vu des musiciens heureux et respectueux de leur public de par la qualité et la motivation affichées. Pas du tout aigris par un manque de reconnaissance sinon pourquoi plus de 3 heures de concert ?

  • Vu ce week end à Aucamville, la banlieue chic(he) de Toulouse. Deux heures d’un set enjoué, avec une mention spéciale au déhanché très contagieux du bassiste Richie -very- Goods, ainsi qu’aux inflexions africaines de Bill Summers, qui groove autant les peaux sous la paume qu’avec une bouteille de bière à la main. Si, si.

  • Vu aussi ce WE à Aucamville, assez déçu de ne pas trouvé Paul Jackson à la basse, mais je n’avais qu’à vérifier avant d’y aller.

    Je suis batteur et j’ai été assez mal à l’aise par les approximations très nombreuses de Mike Clark ce soir là, la faute à la fatigue? à un manque de pratique ces derniers jours? à l’abus de Fronton?

    J’ai la vidéo pédagogique avec Paul Jackson, pas mal de leurs disques, sans être spécialiste je suis un peu connaisseur de son style, ce n’était pas un grand soir pour la rythmique. Mike a même décliné certains échanges solo avec Bill Summers. Bad Vibes quoi…

    Sinon le bassiste était pas mal, Bill summmers a été très bon, c’est en plus un vrai showman, le clavier ne m’a ni déçu ni laissé une super impression, le sax était assez en forme sur plusieurs solos.

    C’est peut-être aussi le syndrome de la province, l’enjeu et la pression sur ces concerts sont moins forts qu’à Paris, ils abordent peut-être ces rendez-vous de façon plus dilettante, à vous lire le concert de Paris avait l’air bien.

  • Comparaison n’est pas raison, mais à côté des musiciens de Gregory Porter (vu hier à Toulouse, juste incroyable), les performers de Headhunters sont un peu transparents. Malgré un set de bonne facture, les solos de Mike Clark étaient, il est vrai, d’un ennui… Prévisibles et prétentieux. Grand bonhomme évidemment, mais timide prestation pour lui ce soir-là. Et puis cette salle Georges Brassens d’Aucamville… En arrivant quelques minutes avant le début du concert, j’ai cru à une blague de mon GPS. Et puis non, en fait. Un antre glacial à moitié plein (ou vide, c’est selon) qui aurait parfaitement sied au gala des 75 ans de l’association de pétanque aveyronnaise « la boule à facettes », mais pas aux Headhunters. C’est sûr que là, faut avoir envie de performer dans ces conditions…

  • C’est sûr que la salle d’Aucamville et ses qualités acoustiques à base de carrelage au sol n’ont par rendu service aux Headhunters, mais bon des zicos de cette trempe devraient pouvoir assurer en toutes circonstances! J’ai refait un visionnage rapide de leur vidéo, c’est sans comparaison avec leur prestation live à Aucamville.

    Sinon j’étais aussi au concert de Grégory Porter hier, c’était en effet un autre monde. Une grande leçon de classe et une maitrise collective assez impressionnante!

  • Et puis Emanuel Harrold à la batterie derrière Porter, avec sa force de frappe et ses ascendants trip-hop, un seul mot : ouch !

  • Je vais donner mon ressenti en tant que simple amatrice, n’y connaissant pas grand chose à la technique. J’ai assisté au concert du New Morning et je suis plutôt d’accord avec l’article. Pour résumer, j’ai trouvé ça bien mais sans plus. J’ai bien aimé la basse de Richie Goods mais à aucun moment je n’ai été clouée par le groove, celui qui descend dans les tripes et fait vibrer.
    Après, ce n’est que mon opinion et c’est comme ça que j’ai vécu ce concert.
    J’adore votre première photo, là où Mike Clark fait la tronche. Je n’ai pas beaucoup apprécié le personnage, prétentieux et bavard à vendre sa came à tout prix, alors ce cliché lui rend bien justice :p